Rémi Deleplancque est chargé de mission Ingénierie et Médiations culturelles à la Mission Val de Loire.
La Mission Val de Loire organise sa troisième saison culturelle, quel est le lien entre ces opérations et l’inscription à l’Unesco ?
La Mission Val de Loire a été créée afin de valoriser l’inscription sur la liste du patrimoine mondial, et nos saisons culturelles ont pour fonction de mettre en lumière les différentes facettes de la valeur universelle exceptionnelle du Val de Loire. Nous avons travaillé sur le 500e anniversaire de la mort d’Anne de Bretagne en 2014, et en 2015, nous étions sur l’avènement de François Ier ; nous étions sur le critère qui reconnaît que le Val de Loire est particulièrement représentatif de la civilisation de la Renaissance. Cette saison, avec les jardins, nous valorisons le paysage culturel du Val de Loire. Ce paysage qui résulte de quatre activités humaines : le rapport à l’eau, à la pierre, à la vigne et, enfin, au jardin.
Pourquoi avoir choisi un sujet qui rompt avec la dynamique commémorative ?
Le choix de cette thématique provient des résultats de l’évaluation que nous avons menée à l’issue de la saison François Ier. Il en est notamment ressorti que les acteurs ne souhaitent pas s’enfermer dans un principe de commémoration, qui à terme risque d’épuiser rapidement les thèmes, mais aussi de donner une image assez passéiste. Nous avons donc choisi d’aller vers des sujets plus facilement rattachables au contemporain et davantage en lien avec le territoire. Nous avons par exemple testé un sujet vignoble, mais qui posait plus de difficultés que le jardin. Ce dernier s’est également imposé grâce à la convergence de chantiers majeurs. Plusieurs sites ont en effet été restitués, reconstitués ou restaurés. Chambord, évidemment, avec la reconstitution de ses parterres à la française qui représentent 6,5 hectares. Ce jardin qui lui redonne son visage du XVIIIe siècle résulte d’un processus scientifique rigoureux, fait d’une approche aussi bien documentaire qu’in situ avec des fouilles archéologiques qui ont permis de mieux comprendre comment fonctionnaient les substructures. Parmi les autres chantiers, on peut également citer Azay-le-Rideau qui achève son cycle de restauration et dont le parc va retrouver sa plénitude avec ses parterres de fleurs. Une autre initiative très intéressante est en cours à Chenonceau, à partir des plans et des aquarelles du paysagiste anglais Russell Page. Ces documents jusqu’ici conservés dans les fonds privés du château vont être exploités pour proposer un jardin inédit. Enfin, à Sully-sur-Loire, les visiteurs peuvent découvrir une exposition organisée par le bureau d’études qui travaille actuellement sur une possibilité de restitution des jardins de Maximilien de Béthune. Ces jardins ont été abandonnés depuis très longtemps et sont pratiquement devenus une prairie, l’idée est à terme de retrouver un écrin relativement domestiqué et sophistiqué. Il était important de dévoiler cette phase préliminaire afin d’expliquer au grand public que le jardin est, au même titre que l’architecture, un objet de science et de connaissance.
Quelles sont les pistes de réflexion pour les prochaines éditions ?
Je pense qu’en 2019 nous reprendrons davantage pied dans l’histoire, car il y aura plusieurs anniversaires majeurs. Cette année marque, en effet, le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, de la pose de la première pierre de Chambord, mais aussi de la naissance de Catherine de Médicis. Des événements qui ouvrent tous de belles perspectives.
Au menu : expositions, balades, ouvertures exceptionnelles, conférences, ateliers, etc. Programme sur www.jardins-valdeloire.com
La Nouvelle République, 17/03/17.
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Rémi Deleplancque : avec les jardins, nous valorisons le paysage culturel du Val de Loire
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Abonnez-vous dès 1 €Rémi Deleplancque © Photo DR
Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : Rémi Deleplancque : avec les jardins, nous valorisons le paysage culturel du Val de Loire