Aménagé dans une immense usine Art déco, au centre de Bruxelles, le musée Kanal-Centre Pompidou ouvrira ses portes en 2025. Son directeur présente les principaux enjeux de ce chantier lancé en 2016.
L’ensemble du site fait 40 000 m². L’essentiel de ce bâtiment Art déco est maintenu dans son état de 1935. On a fait le choix de garder la façade historique, bien qu’elle ne soit pas classée. Le showroom est même rétabli tel qu’il était au départ, sans les plateaux intermédiaires qui avaient été ajoutés après la Deuxième Guerre mondiale. On garde la structure de la façade des ateliers arrière. On conserve aussi les châssis d’origine de l’immense verrière, très fins, qu’il aurait été pourtant plus simple de remplacer par des châssis neufs.
Le Centre Pompidou vient en levier, ou facilitateur, de l’ouverture du musée à Bruxelles, qui n’est ni une dépendance, ni une succursale. Un accord de principe a été conclu en 2016, débouchant sur une convention de partenariat signée en 2017. Ce partenariat « biodégradable » a une durée de 10 ans, qui a été ensuite prolongée de 5 ans. Il s’applique sur trois axes. À la Région [de Bruxelles-capitale, commanditaire du projet], nous n’avons aucune expertise en création de musée. Les équipes du Centre Pompidou nous apportent leur soutien, tant pour la conception du bâtiment que pour la gestion des équipes, des collections ou pour la médiation avec le public. D’autre part, le centre curatorial, qui se situe à Bruxelles, travaille dans un dialogue avec l’institution parisienne pour la partie du projet qui concerne ses collections. Au cours des cinq premières années sont prévus trois ensembles permanents, présentés chacun durant 15 à 16 mois, et sept expositions temporaires. Et puis, enfin, il y a la marque Centre Pompidou, qui bénéficie d’une notoriété en Europe et dans le monde, ce qui n’est évidemment pas le cas de Kanal.
C’est un lieu qui n’a pas d’équivalent en Europe, un lieu du vivre-ensemble au cœur d’une capitale cosmopolite. Le centre de gravité de Kanal ne se situe pas en effet dans ses salles d’exposition mais dans les espaces libres d’accès pour le public. Nous voulons y créer un écosystème avec des ateliers pour les habitants, une bibliothèque, un espace de coworking, une boulangerie et des fontaines d’eau.
L’investissement est là. Il faut maintenant faire fonctionner ce lieu et évaluer ce que cela apporte à la dynamique économique, culturelle et sociétale de Bruxelles. Rien que du point de vue économique, on peut attendre un retour de 85 millions d’euros. Mais ce n’est pas uniquement la mesure quantitative qui importe. Ce que je demande aux responsables politiques, c’est que le contrat de gestion pour 2024-2028 soit exécuté de façon à évaluer, tant quantitativement que qualitativement, l’apport du projet pour la ville.
C’est le budget alloué en 2017 pour le chantier, dont 22 millions ajoutés en 2022, dus à l’inflation.
un ancien garage
Le musée prend place au sein des ateliers Citroën construits dans les années 1930. Il conserve intacte l’immense verrière.
« Avoir la possibilité de parler à la ville, d’en faire partie et de créer des liens était important pour moi ». Laure Prouvost, artiste qui a conçu la bâche décorant le bâtiment en travaux.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Yves Goldstein : « Kanal veut créer un écosystème pour les habitants »
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°772 du 1 février 2024, avec le titre suivant : Yves Goldstein : « Kanal veut créer un écosystème pour les habitants »