PARIS
« Elle aussi, elle est déconfinée! » : le parvis de Notre-Dame a rouvert dimanche, jour de Pentecôte, plus d'un an après l'incendie de la cathédrale, un « symbole » salué par gouvernement, maire, diocèse de Paris et badauds.
« C'est un moment très important que cette réouverture du parvis qui était attendue depuis un an », et a tardé « à la fois du fait de la pollution au plomb et ensuite des questions de confinement », a salué le ministre de la Culture Franck Riester, venu marquer ce « très beau symbole ». « Notre-Dame, c'est l'âme de Paris », « elle est belle, elle est là, elle a tenu » et « c'est une forme presque de renaissance aujourd'hui », a renchéri la maire PS Anne Hidalgo devant la presse, juste devant la façade de l'édifice illuminée de soleil.
A leurs côtés l'archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, a vu dans l'ouverture le jour de la Pentecôte « un signe extraordinaire », « comme une libération ». Pour le recteur de la cathédrale Mgr Patrick Chauvet, « l'Esprit Saint a dû souffler : il a tout chassé, le plomb et le virus ! ».
Venus marquer cette réouverture, avec le général Jean-Louis Georgelin, qui préside l'Etablissement public de Notre-Dame, tous portaient des masques contre le coronavirus. Absente, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse (ex-LR) s'est dite « choquée » de ne pas avoir été invitée par la mairie « à ce beau moment symbolique ». « Esprit Républicain, où es-tu? », a-t-elle demandé sur Twitter.
Après l'incendie du 15 avril 2019, le parvis et la rue du Parvis avaient été fermés immédiatement en raison de la pollution au plomb, qui a fondu notamment lors de la disparition de la flèche. Après un avis favorable de l'Agence régionale de Santé d'Ile-de-France vendredi, le préfet de police de Paris a autorisé la réouverture des deux lieux.
Mme Hidalgo a précisé que le sol du parvis avait été traité avec une « résine transparente » et brillante, et qu'un nettoyage serait assuré deux fois par semaine. Cette réouverture est une « première étape pour retrouver Notre-Dame », a insisté M. Riester, lors d'une brève visite surprise sur le parvis.
« Un petit pas »
Le chantier destiné à sécuriser Notre-Dame incendiée, suspendu à la mi-mars pour cause de coronavirus, reprend très progressivement, avec toujours pour objectif de redonner vie à la cathédrale d'ici 2024, conformément à l'objectif des cinq ans fixé par Emmanuel Macron.
Selon le général Georgelin, la réouverture du parvis est « un petit pas » en vue de cette échéance. Et « rien n'ébréchera » sa confiance dans ce calendrier, malgré des travaux titanesques. Les travaux de démontage de l'échafaudage - 10.000 tubes de métal tordus et soudés - qui ont déjà démarré dans leur phase préparatoire, entreront à partir du 8 juin « dans la dernière phase ». « La plus spectaculaire », a-t-il ajouté auprès de l'AFP.
Faut-il installer une chapelle sur le parvis avant 2024 ? Mgr Michel Aupetit a indiqué qu'il y aurait « sans doute quelque chose de plus modeste », le recteur évoquant une possible « représentation de la Vierge » en ce lieu où passent des millions de visiteurs chaque année.
Sur place, quelques visiteurs étaient présents par hasard pour la réouverture du parvis, mais certains Parisiens avaient fait spécialement le déplacement. « Notre-Dame, c'est notre emblème, plus que la Tour Eiffel », a affirmé Stéphanie Cadillon, bibliothécaire, rappelant que « c'est le point zéro de Paris », marquant le début des routes quittant la capitale. « On voulait voir ce qui avait changé... On trouve qu'elle a rétréci ». « Après ces longs mois enfermés chez soi, la revoir ça fait plaisir : elle aussi elle est déconfinée! », se réjouit Cindy, qui a fait « un petit détour » dans sa promenade pour venir la voir de plus près.
« On voit Notre-Dame de loin depuis des mois, ça fait bizarre de revenir sur le parvis », témoigne également Paul Lafuente, jeune étudiant dans la capitale venu de Nouvelle-Calédonie. Il se souvient encore avoir suivi « minute par minute » l'incendie de l'édifice : un moment « stressant ».
Cet article a été publié par l'AFP le 31 mai 2020.
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Un « symbole » voire une « renaissance » : le parvis de Notre-Dame de nouveau ouvert
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