PARIS
Sous réserve d'un accord des autorités sanitaires, le parvis de Notre-Dame, fermé depuis l'incendie de la cathédrale, pourrait être de nouveau accessible « en mars », à l'issue d'un nouveau nettoyage, ont annoncé mercredi le préfet d'Ile-de-France et la secrétaire générale de la préfecture de Paris.
Ce nouveau nettoyage doit débuter mi-février, avec l'application d'une résine à froid, et vise à retirer les dernières particules de plomb, ont indiqué à l'Assemblée nationale Michel Cadot (1) et Magali Charbonneau (2), interrogés dans le cadre de la mission d'information parlementaire sur la restauration de Notre-Dame. "L'Agence régionale de santé (ARS) sera appelée à donner un avis favorable ou défavorable. Nous voulons rendre le parvis aux Parisiens le plus rapidement possible. Et nous voulons garantir qu'ils le foulent en toute sécurité", a précisé Mme Charbonneau.
L'incendie du 15 avril 2019 a fait fondre et s'écouler d'une part, et libéré sous formes de particules d'autre part, les centaines de tonnes de plomb contenues dans la charpente de la flèche et la toiture de Notre-Dame. Les niveaux de pollution au plomb relevés à certains endroits avaient suscité la crainte de riverains et entraîné pendant l'été une suspension du chantier de restauration.
La décontamination du parvis a été un casse-tête depuis la première opération de nettoyage tentée en août. Plusieurs procédés ont été testés en coordination avec l'ARS et la Ville de Paris. Mais aucun, notamment l'ultra-haute pression, ne s'est révélé pleinement efficace. Dans les sols poreux, le plomb s'enfonce, et il est difficile de l'aspirer dans les interstices. Le maintien de poches de pollution a été constaté, ont ainsi souligné mercredi les deux responsables devant les députés. Quand les produits de nettoyage auront été livrés, un système de résine à froid, transparent pour ne pas dénaturer le site, et éviter qu'il ne devienne glissant, sera appliqué, ont expliqué le préfet Cadot et Mme Charbonneau.
Cette opération doit débuter mi-février, mais la résine ne pourra pas été étendue quand il pleuvra beaucoup ou quand il fera trop froid, rendant ainsi incertaine la date précise de fin de ce nettoyage, selon eux. Interrogé sur la gestion de l'urgence dans les premiers mois après l'incendie, le préfet d'Ile-de-France a reconnu qu'il a fait face à "des tensions et approches différentes" entre protagonistes.
L'Inspection du travail exigeait des mesures sanitaires rigoureuses pour lutter contre le plomb alors que les autorités culturelles, chargées de la restauration, (DRAC et ministère de la Culture) voulaient aller vite. Des débats houleux ont agité le chantier, notamment sur les procédures drastiques de dépollution auxquelles étaient soumis les ouvriers ou sur l'alternative entre escalier et ascenseur, le premier étant moins sûr mais plus facile à utiliser et le second étant plus coûteux et plus long à installer, ont-ils rappelé. "Je n'ai pas l'impression que j'aurais pu intervenir plus vite et autrement", a souligné M. Cadot.
Cet article a été publié par l'AFP le 5 février 2020.
(1) Michel Cadot est le préfet de la région Île-de-France et préfet de Paris depuis le 14 juin 2017.
(2) Magali Charbonneau, préfète, est la secrétaire générale de la préfecture de la région Île-de-France depuis le 29 juillet 2019.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Notre-Dame : objectif d'une réouverture du parvis en mars après un nettoyage
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €