LYON
La famille du «Â peintre bâtisseur » inaugure un musée consacré à son œuvre dans sa ville natale. L’occasion de redécouvrir cet œuvre qui ne démérite pas.
LYON - Un nouveau musée ouvre à Lyon. Consacré au peintre Jean Couty (1907-1991), le musée expose la collection familiale de l’artiste dans un bâtiment accolé à la demeure dans laquelle il travaillait et où réside encore son épouse.
C’est une histoire de famille : le fils, Charles Couty, est l’instigateur du projet. Le cousin, Édouard Couty, est président de l’association des Amis de Jean Couty, et la belle-fille, Myriam Couty est directrice du musée. Depuis quinze ans, cette famille milite pour diffuser l’œuvre du peintre, avec l’idée de lui consacrer un musée. En 2014, l’opportunité d’achat d’une maison ancienne à côté de la maison familiale vient concrétiser l’idée du musée qui se veut intimiste et sans fioriture.
Inauguré à la fin du mois de mars, ce musée privé dispose de 800 m2 d’espace d’expositions et dévoile 150 œuvres, dont 120 peintures. Au rez-de-chaussée, un parcours composé de parties chronologiques et de sous-parties thématiques accueille le visiteur. À l’étage, des séquences thématiques illustrent la très grande variété des sujets abordés par Jean Couty tout au long de sa carrière.
On y découvre un peintre tout autant fasciné par les églises que par les grands chantiers d’urbanisme, doté d’une grande maîtrise de sa palette chromatique, qui laisse un témoignage des bouleversements culturels et urbains de la France entre la sortie de la guerre et les années 1980. La dimension de témoignage n’est pas anodine. Membre de l’éphémère groupe de L’homme témoin aux côtés de Bernard Lorjou, Bernard Buffet ou Paul Rebeyrolle en 1949, il dédaigne l’abstraction et ne cessera jamais de prôner la peinture figurative. Avec ses séries sur les églises romanes, il entreprend une sorte de chemin de Compostelle, recense façades et chapiteaux, à l’instar d’un chroniqueur. Les lignes et les structures sont importantes pour Jean Couty, diplômé d’architecture. Pour Lydia Harambourg, historienne de l’art spécialiste du peintre, « l’architecte lance un défi au peintre ». C’est tout à fait juste dans Intérieur d’église (1989), où le rythme des voûtes en pendentif est amplifié par un jeu sur des nuances sourdes d’ocres et de gris.
Témoin de la restructuration du quartier de la Part-Dieu à Lyon et de la Défense à Paris, Jean Couty est fasciné par le chaos organisé de ces grands chantiers. Là encore, l’architecte n’est pas loin. L’explosion des couleurs primaires dans Le chantier du métro (1972) lui vaudra d’ailleurs un Grand prix des Peintres témoins de leur temps au Palais Galliera. Les reproductions ne rendent pas hommage à la touche ni à la palette du peintre. À Lyon, dans un accrochage parfois trop resserré, l’œuvre de Jean Couty revient sur le devant de la scène, après un relatif oubli immérité.
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Un musée Jean Couty à Lyon
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place Henri Barbusse, Saint Rambert-L’Ile Barbe, 69009 Lyon, mercredi-dimanche 11h-18h.
Légende photo
Le nouveau musée Jean Couty, Lyon. © Musée Jean Couty.
Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°477 du 14 avril 2017, avec le titre suivant : Un musée Jean Couty à Lyon