BRUXELLES / BELGIQUE
Le musée des Beaux-Arts de Gand (Nord de la Belgique), accusé d'exposer des oeuvres de l'art moderne russe aux origines "douteuses", a annoncé jeudi qu'il allait faire examiner par des experts une partie du lot incriminé pour établir "toute la clarté".
Le quotidien flamand De Standaard s'était fait l'écho lundi des accusations portées par une dizaine d'experts et négociants en art contre 26 oeuvres - signées notamment Malevitch ou Kandinsky -, prêtées au musée de Gand par le collectionneur belgo-russe Igor Toporovski. Selon des extraits de leur "lettre ouverte", relayée également par l'édition russe du journal Art Newspaper, ces spécialistes, de Londres, New York ou Bruxelles, ont mis en cause l'origine "hautement douteuse" de ce lot qui a été intégré récemment aux quelque 600 oeuvres de l'exposition permanente. "Presque chacune" de ces 26 oeuvres russes des années 1910-1920 soulève les mêmes questions d'authenticité, dénonce la lettre, sans toutefois parler de "faux".
Le musée, un des plus réputés de Belgique, s'est défendu en assurant avoir "agi correctement et en pleine confiance en ce qui concerne les prêts à usage". Ces prêts, à l'inverse des acquisitions, requièrent des certificats de provenance, mais pas d'examen des oeuvres en laboratoire. "Tant que des preuves irréfutables ne sont pas fournies pour justifier les rumeurs, il n'y a aucune raison de retirer les oeuvres", avait prévenu le musée dès lundi, une position réitérée jeudi. Mais pour faire taire la polémique, le ministre de la Culture de la région flamande, Sven Gatz, est intervenu pour proposer un examen d'experts, en accord avec le musée, la ville et le collectionneur concerné.
"Ce n'est pas aux pouvoirs publics de déterminer quelles oeuvres doivent être exposées dans un musée. Mais vu les proportions que prend la controverse sur l'authenticité de la collection de Toporovski, il nous semble opportun de clarifier rapidement la situation", a justifié jeudi Sven Gatz. Le ministre libéral flamand s'est engagé à "fournir les moyens nécessaires" pour réaliser cet "examen matériel technique" sur une partie des oeuvres appartenant à M. Toporosvki. Un examen va être mené sur "trois ou quatre" oeuvres dans les prochaines semaines, avec du matériel mobile, ce qui évitera d'avoir à les retirer du musée, a précisé à l'AFP une source proche du dossier.
Igor Toporovski, qui a créée une fondation à Bruxelles pour rassembler ses collections familiales après avoir émigré de Moscou en 2006, a dénoncé de son côté "une attaque injuste et violente" portée contre sa collection. Selon lui, les accusations seraient téléguidées par des marchands d'art soucieux de préserver leurs intérêts commerciaux avec les grosses fortunes russes qu'ils comptent parmi leurs clients.
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Un musée belge secoué par une controverse sur l'authenticité d'oeuvres d'art russes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié par l’AFP le 18 janvier 2018.