Un Allemand nommé à la tête du site archéologique de Pompéi

Lors d'une conférence de presse au Colisée de Rome, le ministre a adressé ses « meilleurs vœux de réussite à Gabriel Zuchtriegel, qui laisse son travail extrêmement positif à Paestum pour une mission enthousiasmante : le plus beau poste du monde pour un archéologue ». « Pompéi représente une renaissance, un modèle pour toute l'Europe dans la gestion des fonds communautaires. Un lieu où on a recommencé à faire des recherches et des fouilles archéologiques », a-t-il estimé, alors qu'il y a quelques années le site, victime d'effondrements à répétition, avait été menacé d'être retiré par l'Unesco de la liste du patrimoine de l'humanité avant qu'un grand projet financé par l'Europe ne lui donne un second souffle.

Gabriel Zuchtriegel, 39 ans, dirigeait depuis 2015 le site de Paestum, situé non loin de Pompéi au sud de Naples. « Je suis heureux de pouvoir diriger un lieu unique au monde », s'est réjoui cet archéologue formé à Rome, Berlin et Bonn, qui succède à Massimo Osanna, lui-même nommé à la tête de l'ensemble des musées gérés par l'Etat italien. Gabriel Zuchtriegel a enseigné à Bonn, Matera, Naples et Salerne (sud de l'Italie) et est l'auteur de nombreux articles et ouvrages. Il est marié et père de deux enfants. Comme la plupart des sites culturels italiens, Pompéi, ensevelie par l'éruption du Vésuve en 79 après J.-C, est resté fermé ces derniers mois à cause de la pandémie de Covid et n'a rouvert que le 18 janvier. En 2019, le site avait accueilli plus de 3,9 millions de visiteurs, soit le troisième site le plus visité d'Italie après le Colisée de Rome et le musée des Offices de Florence.

La candidature de M. Zuchtriegel, qui a obtenu la citoyenneté italienne en juillet 2020, a été retenue à l'issue d'un concours international auquel ont participé pas moins de 44 personnes, dont dix étrangers. En 2017, le Conseil d'Etat, la juridiction administrative suprême italienne, avait décidé à la suite d'un recours qu'un étranger pouvait diriger le Parc archéologique du Colisée, confirmant que des étrangers pouvaient prendre la tête de musées italiens. Le musée des Offices de Florence est ainsi actuellement dirigé par un autre Allemand, Eike Schmidt.

Cet article a été publié par l'AFP le 20 février 2021.