Après quatre ans de vacance, la direction du Los Angeles County Museum of Art a été confiée au Britannique Graham W. J. Beal, avec une rémunération de 200 000 dollars par an. Il assurera la conduite du musée aux côtés d’Andrea L. Rich, nommée présidente en 1995, qui a précisé les projets d’extension du musée.
LOS ANGELES (de notre correspondant) - De nationalité britannique, Graham W. J. Beal a fait ses classes au Courtauld Institute.Il était depuis 1989 à la tête du peu connu Joslyn Art Museum d’Omaha. Cette nomination longtemps attendue devrait permettre au Lacma de sortir de l’ornière dans laquelle il était embourbé depuis 1990, lorsque la région de Los Angeles avait cessé de verser des subventions au musée, une décision aggravée en 1992 par la démission de son directeur, Earl A. Powell III, nommé à la National Gallery of Art de Washington. Le conseil d’administration avait à l’époque choisi Michael Shapiro, un conservateur de Saint Louis sans expérience directoriale qui, aux prises avec les revendications du personnel et les sérieuses difficultés financières du musée, fut incapable de faire face.
Ce n’est qu’en 1994 que la crise budgétaire a pu se dénouer, avec la signature d’une convention entre la région et le musée garantissant à ce dernier 14,2 millions de dollars par an (74 millions de francs) indexés sur l’inflation, soit près de la moitié du budget du Lacma, aussi longtemps que les administrateurs du musée trouvent de leur côté l’équivalent de 80 % de cette somme. Ceux-ci ont ensuite décidé de partager la direction de l’établissement entre un directeur responsable de la conservation et un président chargé de l’administration et des finances.
Conservateur et gestionnaire
La première présidente, Andrea L. Rich, âgée de cinquante et un ans, vice-présidente de l’université de Californie à Los Angeles, a été engagée au mois de novembre 1995, et la nomination de Graham Beal – qui recevra un salaire annuel de 200 000 dollars (1 million de francs), soit 50 000 dollars de moins que le président – achève la normalisation.
Contrairement à Earl Powell et Michael Shapiro, Graham Beal, âgé de quarante-huit ans, cumule une expérience de conservateur et de gestionnaire. Il a été notamment en poste au Walker Art Center de Minneapolis (1977-1983) et au San Francisco Museum of Modern Art (1984-1989). Alors qu’il était directeur du Joslyn Art Museum, il a porté la dotation du musée de 8,5 à 12 millions de dollars, et a travaillé en étroite collaboration avec l’architecte Norman Foster à la rénovation et à une extension du musée d’environ 5 000 m2, pour un coût de 16 millions de dollars. Graham Beal s’est spécialisé dans l’art contemporain : il a organisé des expositions consacrées à George Segal, William Wiley, Wayne Thiebaud, Jim Dine, Elizabeth Murray et David Nash ainsi qu’à la peinture soviétique et la sculpture britannique.
Collecte de fonds
Selon Andrea Rich, un vaste plan de restructuration devrait être engagé d’ici un an. Il viserait à transformer les dix hectares du parc qui entoure le Lacma en y incorporant les 3,5 hectares d’un terrain situé à l’ouest du musée, acquis en 1994. Cette parcelle comprend un ancien grand magasin d’environ 90 000 m2, qui offre au Lacma une occasion unique de rationaliser ses installations et de redéployer ses collections. Outre des salles d’exposition et des réserves supplémentaires, le musée a besoin d’un nouveau restaurant, d’une boutique plus grande, d’un espace polyvalent et d’une salle de projection. L’autre objectif sera de restructurer et d’harmoniser les cinq bâtiments architecturalement disparates qui composent le Lacma. Il a été question de relier entre elles les constructions afin de créer une façade unique le long de Wilshire Boulevard. De telles transformations requièrent des moyens considérables, pour lesquels Andrea Rich envisage d’utiliser "des alliances stratégiques" et, si besoin est, de lancer une campagne de collecte de fonds.
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Regain d’espoir au Lacma
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°27 du 1 juillet 1996, avec le titre suivant : Regain d’espoir au Lacma