Un siècle environ à la suite de sa découverte et après presque dix ans de restauration, le sanctuaire souterrain d’Hal Saflieni (3300-2500 av. J.-C.) a été rouvert à La Valette. C’est un des plus fascinants trésors de l’archéologie maltaise, remontant à l’époque de la grande civilisation mégalithique qui caractérisa l’archipel méditerranéen entre le IVe et le IIIe millénaire av. J.-C.
LA VALETTE, MALTE (de notre correspondante) - L’hypogée a été découvert en 1902 sous une maison du bourg de Pawla, à quelques kilomètres de la capitale de l’île, La Valette. L’année suivante, Emanuel Magri reçoit du gouvernement maltais la charge de diriger les premières fouilles, poursuivies par sir Temi Zammit qui publie son premier rapport en 1910. Soixante-dix ans plus tard, le site est inscrit au patrimoine culturel mondial de l’Unesco.
Le sanctuaire, lieu de culte mais surtout cimetière, se présente comme un véritable labyrinthe souterrain sur trois niveaux, creusé sur une profondeur de plus de 10 mètres. On y accède par le nouveau petit musée présentant les différentes phases de la préhistoire maltaise. Parmi les objets exposés, se trouve une copie de la célèbre Sleeping Lady (Femme endormie) dont l’original vieux de 50 000 ans est conservé au musée archéologique de La Valette, lui aussi doté de nouveaux équipements après des années de rénovation. Découverte à l’intérieur d’Hal Saflieni, cette figurine en terre cuite, véritable chef-d’œuvre de l’art préhistorique maltais, représenterait le symbole du passage de la vie terrestre à l’au-delà.
Le site que l’on peut désormais visiter, laisse voir une succession de pièces décorées d’éléments sculptés dans la roche et de peintures à l’ocre rouge et noir – à l’image des grands temples mégalithiques de l’archipel. Le premier niveau de l’hypogée est composé d’une série de chambres mortuaires où 6 à 7 000 morts furent déposés au cours des premiers siècles. Un passage sculpté suivant le modèle des entrées monumentales typiques des grands temples maltais conduit au second niveau. Là se trouvent la salle dite “de l’oracle”, dotée d’une acoustique très particulière, la vaste “salle principale” de plan circulaire et le “Sancta Sanctorum”, un lieu vraisemblablement dédié à des fonctions sacerdotales. On accédait à l’origine au troisième et dernier niveau, fermé au public, par un escalier très raide sculpté dans la roche. Le monument, autrefois mis en péril par des années d’incurie et de visites incontrôlées, est désormais protégé par un système sophistiqué de climatisation qui garantit une température et un taux d’humidité constants.
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Près de la Femme endormie
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°115 du 17 novembre 2000, avec le titre suivant : Près de la Femme endormie