GRENOBLE
Une équipe internationale de scientifiques a réussi à percer le secret de la célèbre technique picturale d'« empâtement » utilisée au XVIIe siècle par Rembrandt, a révélé cette semaine le Synchrotron européen de Grenoble, qui a contribué aux recherches.
Dirigées par le Rijksmuseum d'Amsterdam et le département des sciences des matériaux de l'Université de Delft, aux Pays-Bas, les recherches ont permis de découvrir l'ingrédient clé utilisé par le peintre néerlandais pour appliquer cette technique en vue de donner du relief à certaines parties de ses toiles. "Les scientifiques ont démontré que l'ingrédient mystérieux dans l'effet d'empâtement était la « plumbonacrite ». Il est extrêmement rare de trouver ce composé dans les peintures de cette époque", explique le Synchrotron européen de Grenoble, citant Angewandte Chemie, la revue néerlandaise dans laquelle l'étude est récemment parue.
"Il a été détecté dans quelques échantillons de peintures du XXe siècle et dans un pigment (...) dégradé d'une peinture de Van Gogh", précise le centre européen de recherches scientifiques dans un communiqué. "Nos recherches montrent que sa présence n'est pas accidentelle, ni due à une contamination, mais qu'elle résulte d'une synthèse volontaire", souligne Victor Gonzalez, auteur de l'étude et chercheur au Rijksmuseum.
Les résultats ont été obtenus grâce au concours du Synchrotron de Grenoble, qui a analysé plusieurs échantillons de minuscules fragments du Portrait de Marten Soolmans (1634), de Bathsheba (1654) et de Susanna (1647), trois célèbres toiles de Rembrandt. La technique d'"empâtement", dite "impasto", a permis à l'artiste d'ajouter une troisième dimension à ses œuvres grâce à "l'étalement d'une couche de peinture épaisse posée sur la toile en quantité suffisamment importante pour la faire ressortir de la surface".
Au cours de précédentes recherches, les scientifiques avaient découvert que le peintre hollandais avait obtenu son fameux "effet d'empâtement" en associant divers "matériaux disponibles sur le marché néerlandais du XVIIe siècle", dont le "blanc au plomb" et des "liants organiques" tels l'huile de lin. Des recherches se poursuivent actuellement sur d'autres chefs-d’œuvre du peintre, mais aussi sur des toiles d'autres grands maîtres néerlandais comme Vermeer, pour tenter d'affirmer que tous les "impasti" de l'époque contiennent de la plumbonacrite, mais aussi d'éliminer l'hypothèse selon laquelle Rembrandt a pu utiliser d'"autres recettes".
Cet article a été publié par l'AFP le 13 janvier 2019.
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Peinture : le secret de l'« empâtement » cher à Rembrandt percé par des scientifiques
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