Naples et l’art actuel

Le contemporain prend souche à la Fondation Morra Greco

Le Journal des Arts

Le 12 octobre 2001 - 477 mots

Dans le vieux Naples, la Fondation Morra Greco devrait bientôt s’ouvrir à la fois dans un palais du XVIIe siècle et dans une usine désaffectée. Due à un jeune collectionneur également passionné par le XVIIIe siècle, cette nouvelle institution abritera essentiellement des œuvres d’art contemporain.

NAPLES - Maurizio Morra Greco, jeune collectionneur napolitain, a finalisé en septembre l’acquisition du palais Caracciolo di Avellino pour abriter sa collection d’art contemporain. Situé dans un quartier vétuste du vieux Naples, cet édifice du XVIIe siècle abritait autrefois l’Ecce homo de Titien ainsi qu’une collection princière. Outre le palais qui se déploie sur quatre niveaux et une surface de 1 900 m2, Maurizio Morra Greco a également acheté une ancienne usine qu’il destine à des ateliers d’artistes. Les différents étages abriteront un hôtel ouvert aux amateurs d’art, un espace pour des expositions temporaires et un musée permanent dont le cœur sera constitué par la collection déjà importante du Napolitain. Une salle sera également réservée à des rencontres destinées à faire connaître l’art contemporain au jeune public. “L’esprit du jeune art contemporain, à l’échelle internationale, consiste habituellement à faire correspondre l’événement artistique à celui de la fête, en opposition au sérieux un peu solennel de la majeure partie des événements culturels officiels. C’est justement ce que nous ferons, promet Maurizio Morra Greco, afin de diffuser également la jeune création parmi ceux qui ne l’apprécient pas encore. À cet égard, Naples, ville chaleureuse et joyeuse, a toujours été contemporaine au cours des siècles et le restera.” La Fondation Morra Greco reflète incontestablement la personnalité de ce passionné d’art qui, adolescent, possédait déjà la belle Pescatorella de Gaetano Esposito. Par la suite, il a constitué une collection de peintures allant du XVIIIe siècle au XIXe siècle, avec notamment la Fiera di Capodimonte de Federico Rossano. Grâce à sa collaboration avec un jeune critique d’art, Gigiotto Del Vecchio, Morra Greco s’est finalement intéressé à l’art contemporain dans les années 1990, et notamment au travail de jeunes artistes. Avant d’acquérir des œuvres, sa présence sur la scène de l’art contemporain s’est manifestée en 1998 par le financement d’une exposition de Ryan Mendoza, un jeune Américain résidant à Naples. En quelques années, Morra Greco a formé une collection de dimension internationale regroupant des pièces de plus de 150 artistes, dont Henrik Håkasson, Peter Land, Annika Ström, Henrik Plenge Jacobsen, Torbjorn Veji, Paul Morrison, Michael Raedecker, Peter Doig, Hannah Starkey, Jim Lambie, Betty Bee, John Pilson, Pietro Golia, Miltos Manetas, Spencer Tunick, Francesco Vezzoli, Adam Chodzko, Muntean/Rosenblum, John Chilver, Graham Little, Miriam Backstrom, David Corty, Daniel Pflumm, Thomas Hirschhorn et Ugo Rondinone.

La présentation de cette collection entend confirmer la vocation de Naples en tant que ville artistique actuelle et à infirmer sa tendance à se concentrer uniquement sur la gloire des siècles passés. Pour preuve, les tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles seront exclus du programme d’exposition.

Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°134 du 12 octobre 2001, avec le titre suivant : Naples et l’art actuel

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