FRANCE
Tous les musées, châteaux ou abbayes n’ont pas retrouvé leurs visiteurs d’avant la crise sanitaire.
Beaucoup de musées, châteaux-musées et grands sites ont à peu près retrouvé leurs visiteurs de l’année 2019, avant le Covid, et affichent de fortes hausses par rapport à 2021. Mais pas tous. Si de fortes hausses étaient prévisibles car en 2021 ces lieux ont été fermés pendant près de cinq mois, l’évolution par rapport à 2019 est loin d’être homogène.
La situation des grands musées parisiens (Louvre, Orsay, Centre Pompidou) est particulière. Si les touristes européens et américains, qui constituent le gros de leur visitorat, sont revenus, ce n’est pas le cas des Chinois, tout aussi nombreux, bloqués à l’intérieur des frontières de leur pays jusqu’à récemment. De sorte que la fréquentation de ces établissements est très en dessous de ce qu’elle était avant la crise sanitaire. C’est aussi le cas des grands châteaux d’Ile-de-France (Versailles et Fontainebleau), à l’exception de Chantilly (situé dans les Hauts-de-France mais pas très loin de Paris), dopé par l’exposition sur « Albrecht Dürer ». La forte baisse du Musée national de l’histoire de l’immigration est à tempérer dans la mesure où, les galeries d’exposition permanente étant fermées, ces chiffres prennent seulement en compte la fréquentation des expositions. Quant au Musée Guimet, sa nouvelle directrice, Yannick Lintz, a du pain sur la planche.
Toujours en Ile-de-France, les hausses par rapport à 2019 sont de moindre ampleur que les baisses, si ce n’est pour le Musée des arts décoratifs qui fait carton plein grâce à ses shows sur la mode. La belle performance du Musée des beaux-arts de la Ville de Paris-Petit Palais est à relativiser : l’année 2019 avait été moins bonne que 2018, de sorte que si 2018 est prise comme année de référence, le Petit Palais est en baisse. Le Musée des beaux-arts de la Ville de Paris est en train de perdre sa première place de musée municipal, en nombre de visiteurs, au profit du Musée Carnavalet qui bénéficie pleinement de sa modernisation. Même constat pour l’Arc de triomphe qui figure toujours en tête des sites du Centre des monuments nationaux, mais on se souvient qu’en 2019 l’Arc de triomphe avait été fermé plusieurs jours après le saccage des « gilets jaunes ». Le monument est d’ailleurs visité principalement pour le point de vue qu’il offre à son sommet, plutôt que pour son petit musée. Ce qui n’est pas le cas du Panthéon qui profite de l’entrée de Joséphine Baker en son sein et du retentissement qui s’en est accompagné dans les médias.
La situation est tout aussi hétérogène en régions. Les musées et grands sites avaient été un peu moins affectés à l’été 2020 et aussi 2021 par la chute du tourisme que les musées parisiens, profitant d’un regain d’intérêt (forcé) des Français pour leurs belles provinces. C’est donc à partir d’un socle moins bas qu’ils sont repartis à l’assaut de leur fréquentation pré-Covid. Certains, comme le Musée de Pont-Aven, tirent leur épingle du jeu, quand d’autres (l’abbaye du Mont-Saint-Michel) sont à la peine. Pour autant, la saison touristique 2022 a été très bonne, supérieure même (en nombre de nuitées) par rapport à 2019. Comme pour le cinéma et le théâtre, tout laisse à penser qu’une partie du public senior a encore quelques réticences à se rendre dans les sites patrimoniaux par crainte du Covid-19.
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Musées et sites patrimoniaux, retour à la normale (ou presque)
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°603 du 20 janvier 2023, avec le titre suivant : Musées et sites patrimoniaux, retour à la normale (ou presque)