MÁLAGA / ESPAGNE
L’universitaire veut développer la recherche sur l’artiste et relire son œuvre.
Málaga (Espagne). Nommé à la direction du Musée Picasso Málaga en janvier dernier, Miguel López-Remiro (47 ans) remplace José Lebrero, en poste depuis 2009. Il prend les commandes après une année record pour l’institution andalouse, qui a reçu près de 780 000 visiteurs en 2023, année de son 20e anniversaire.
Diplômé en économie, philosophie, lettres et théorie de l’art de l’université de Navarre, Miguel López-Remiro a été à la fois professeur à l’université européenne de Madrid, conservateur dans plusieurs fondations (Fondation Sorigué, Fondation Otazu) ainsi que directeur du Musée de l’université de Navarre et directeur adjoint du Guggenheim de Bilbao. Spécialiste de Rothko, il est éditeur de la première anthologie de textes de l’artiste.
Son arrivée coïncide avec le nouvel accrochage de la collection permanente du musée, réalisé sous le commissariat de Michael FitzGerald, professeur d’histoire de l’art au Trinity College, à Hartford (États-Unis) et prévu jusqu’en mars 2027. Chronologique, l’exposition favorise une vision globale des sujets traités par Pablo Picasso tout au long de sa vie, tels que l’enfance, la maternité ou la figure féminine. « Ce nouvel accrochage marque parfaitement les changements que je souhaite opérer au musée, en montrant l’unité d’une œuvre et en plaçant Picasso au centre de tous les récits », explique le nouveau directeur.
Mettre Picasso au cœur de la programmation passe par des expositions temporaires ayant un lien, a minima conceptuel, avec l’artiste de Málaga. Ainsi, en juin, se tiendra la première exposition, sous le commissariat du nouveau directeur, consacrée au photographe américain Joel Meyerowitz, qui a réalisé un tour d’Europe dans les années 1960 et s’est particulièrement attaché à Málaga. « Quel est le pouvoir d’une ville comme Málaga, qui a poussé Joel Meyerowitz à s’y installer plusieurs mois et qui a réussi à inspirer Picasso toute sa vie, avec ses couleurs et ses traditions locales, comme le flamenco, alors qu’il n’y a vécu que jusqu’à ses dix ans ? », s’interroge le nouveau directeur.
Centrer la programmation sur la personnalité de Picasso revient aussi à intégrer les controverses qui l’entourent. « Le Musée Picasso de Paris l’a déjà fait, il y a beaucoup de questions qui émergent dans la jeune génération et pour pouvoir dialoguer, il faut contextualiser les idées », indique le directeur. Le nouvel accrochage le montre, le travail de Picasso est né en partie de l’observation de sa collection d’objets extra-occidentaux, en particulier africains, qui n’ont jamais quitté son atelier et sont désormais exposés dans le musée.
Pour conforter cette nouvelle orientation, le directeur préconise la création d’un centre de recherches au Musée Picasso Málaga, qui puisse interagir avec le centre de recherches de l’antenne parisienne et avec l’école doctorale du Musée Picasso Barcelone, ainsi qu’avec les universités andalouses, afin de favoriser la poursuite d’études doctorales consacrées à l’artiste. « Picasso est un classique contemporain et son œuvre est infiniment révisable », revendique-t-il.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Miguel López-Remiro à la tête du Musée Picasso Málaga
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°630 du 29 mars 2024, avec le titre suivant : Miguel López-Remiro à la tête du Musée Picasso Málaga