Adossé aux collines arborées du Petit Lubéron, et face à la plaine du Calavon cultivée de vignes et de cerisiers, Ménerbes (980 habitants) a fière allure.
Sa forme allongée fait penser à un navire échoué en pleine nature. En parcourant ses ruelles surmontées de son campanile du XV° siècle, on comprend que bien des artistes, photographes, peintres, écrivains, y aient trouvé le calme et la beauté indispensables à la création. Durant l’hiver 1953, Nicolas de Staël achète le castelet, fortin ceint de hauts murs, situé à l’extrémité du village. Rouge vermillon, bleu de céruléum, vert sombre invitant à la concentration… Chacune des pièces de la bâtisse correspondait à une couleur de sa palette.
Quelques années plus tôt, Dora Maar qui vient de rompre avec Pablo Picasso, achète une belle demeure du XVIII° siècle ayant appartenu à un baron d’Empire. À partir de 1944, la photographe y mène une existence solitaire. Rachetée en 2017 par l’Américaine Nancy Brown Negley, la maison a été rénovée et transformée en résidence pour écrivains, artistes et universitaires. La mécène a aussi fait don de sa propriété voisine, l’hôtel Tingry, monument historique du XVII° siècle désormais géré par la Fondation Mérimée. La demeure de Dora est ouverte à la visite, on peut découvrir un ancien moulin à huile et surtout un merveilleux jardin. Son espace d’exposition, la Mob (clin d’œil à la mobylette de la photographe), propose en ce printemps, une sélection des images de l’artiste, qui commença sa carrière sous le sceau du surréalisme. L’exposition regroupe aussi des portraits, des photos de rue et d’autres vues prises dans les ocres de Roussillon situés à une quinzaine de kilomètres. Est aussi annoncé à partir du 16 mai, « Le temps de la mue », un accrochage de lithographies de Leonor Fini, amie de Dora Maar. La Maison organise tous les mois une soirée au cours de laquelle les artistes en résidence présentent leurs recherches au public. Au plan patrimonial, Ménerbes combine belles demeures et patrimoine religieux diversifié. L’hôtel d’Astier de Montfaucon, construit, au XVII° siècle, en appui sur les vestiges des anciens remparts et qui enchâsse des volumes anciens taillés dans le rocher abrite désormais la maison de la truffe et du vin. Il faut aussi pousser au bout du village, jusqu’au cimetière de l’église Saint-Luc (XVIe siècle) pour admirer le panorama sur la campagne environnante. Quant aux amateurs de randonnées, en moins d’une heure de marche en direction de Bonnieux, ils pourront rejoindre l’abbaye Saint-Hilaire, ancien couvent d’une communauté de Carmes construit vers 1250 et classé monument historique depuis 1975.
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Ménerbes, rendez-vous des artistes
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°775 du 1 mai 2024, avec le titre suivant : Ménerbes, rendez-vous des artistes