Monument

L’État cherche un avenir à l’Abbaye de Clairvaux

Par Paul Bérat · lejournaldesarts.fr

Le 8 août 2022 - 391 mots

VILLE-SOUS-LA-FERTÉ

Un appel à projets est lancé pour la reconversion de l’abbaye du XIIe siècle transformée en prison à la Révolution.

Porterie du palais abbatial de Clairvaux. Entrée principale de l'établissement pénitentiaire. © Prosopee, 2011 / CC BY 3.0
Porterie du palais abbatial de Clairvaux. Entrée principale de l'établissement pénitentiaire.
© Prosopee, 2011

L’État et la région Grand Est qui anticipent le départ d’ici quelques mois du dernier occupant de l’Abbaye de Clairvaux (une maison pénitentiaire), a lancé le 8 juillet dernier un appel à manifestations d’intérêt pour la reconversion culturelle, patrimoniale et économique des lieux. 

Les projets de candidature sont à remettre à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) du Grand Est avant le 30 septembre prochain. Ce qui laisse a priori peu de temps (à peine trois mois) aux candidats pour trouver des idées de reconversion d’un site aussi vaste, ancien et complexe que celui de Clairvaux. Ce sont 900 ans d’histoire non seulement monacale mais aussi carcérale qu’il faut prendre en compte. L’annonce de la destruction (pour l’instant suspendue) d’une partie des bâtiments carcéraux de l’abbaye, faite en 2021 par le ministère de la Culture, a permis à de nombreux historiens de rappeler que le site est le dernier témoin des nombreuses transformations de milieux monastiques (tel Fontevraud) en centres pénitentiaires. 

L’objectif de cet appel lancé par l’État, est de faire naître des projets de nature publique ou privée capables de donner une troisième vie à l’Abbaye de Clairvaux. Et ce tout en protégeant son histoire et ses bâtiments. Les projets qui reprennent l’abbaye dans son intégralité seront favorisés. Mais face à l’étendue du domaine (50 000 m2 de surface bâtie) l’État est disposé à sélectionner plusieurs projets qui portent chacun sur une partie du site. A condition qu’ils comptent tous une part de surface protégée au titre des Monuments Historiques (ainsi 36 bâtiments plus ou moins récents, soit 40 000 m2 de surface bâtie, sont classés ou inscrits). 

Parmi les critères de sélection des projets de candidature, sont attendus les intentions de conservation, restauration et valorisation des bâtiments du domaine ainsi que leur ouverture au public. Sont également appréciés la pertinence, la solidité et l’intérêt de leurs montages économiques et financiers. Le jury tiendra enfin compte de la qualité de leur intégration dans leur environnement. 

La sélection des candidatures sera connue en novembre 2022. S’en suivra une série de trois dialogues et remises d’états d’avancement des projets sélectionnés tout au long de l’année 2023. Le ou les noms des futurs occupants de l’abbaye ne seront pas connus avant fin 2023.
 

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