Unesco

Patrimoine

Les petits nouveaux de l’Unesco

Par Daphné Bétard · Le Journal des Arts

Le 25 juillet 2007 - 498 mots

Vingt-deux nouveaux sites ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour responsabiliser les États face à leur patrimoine, l’organisation internationale a pris une décision historique.

PARIS - Réuni à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, du 23 juin au 2 juillet pour sa session annuelle, le comité du Patrimoine mondial de l’Unesco a planché sur 45 demandes de classement. Au final, il a inscrit 22 nouveaux sites à son patrimoine mondial, parmi lesquels la ville de Bordeaux. Comprenant aussi bien le centre historique et ses façades du XVIIIe siècle fraîchement restaurées que le quartier d’affaire de Mériadeck conçu dans les années 1960-1970, la zone classée s’étend sur plus de 1 810 hectares, auxquels il convient d’ajouter 3 725 hectares de zone tampon. Il s’agit de la 31e ville française inscrite au patrimoine mondial. Le comité a également retenu l’Opéra de Sydney, inauguré en 1973, l’ensemble du Fort Rouge à Delhi (Inde), témoin précieux de la « créativité moghole », les forteresses de Nisa au Turkménistan, « l’une des plus anciennes et importantes cités de l’Empire parthe », et le volcan du Teide sur l’île de Tenerife, en Espagne.

Citons encore la place forte romaine de Gamzigrad-Romuliana en Serbie, le site d’art rupestre de Gobustan en Azerbaïdjan et le campus central de l’Université autonome de Mexico, lequel fut construit entre 1949 et 1952. Sans oublier la mine d’argent de Iwani Ginzan et son paysage culturel au Japon, les forêts primaires de hêtres des Carpates (Slovaquie et Ukraine), l’écosystème et paysage culturel de Lopé-Okanda (Gabon), le site de Twyfelfontein (Namibie), Diaolou et les villages de Kaiping (Chine), les forêts de l’Atsinanana (Madagascar), les îles volcaniques ainsi que les tunnels de lave de Jeju (Corée du Sud).

851 sites
Le parc national de Niokolo-Koba (Sénégal) et les îles Galapagos (Équateur), premier site à avoir été inscrit en 1978 sur la Liste du patrimoine mondial, ont été déclarés patrimoine en péril, tout comme la ville archéologique de Samarra en Irak, ancien siège d’une puissante capitale islamique dont 80 % restent à mettre au jour. Le 24 juin, l’Unesco avait signé un accord avec l’Irak pour la reconstruction du mausolée de Samarra, lieu saint des chiites, dont le dôme a été détruit lors d’un attentat, en 2006.
Pour la première fois de son histoire, l’Unesco a retiré un site de la Liste du patrimoine mondial. Il s’agit du sanctuaire de l’oryx arabe, à Oman, zone protégée où vit une espèce rare d’antilope et dont la superficie devrait être réduite de 90 % sur décision du sultanat d’Oman. Ce dernier a été « largement consulté », a précisé le Comité du patrimoine mondial, mais sans aucun résultat. « Les projets de prospection d’hydrocarbures détruiraient la valeur et l’intégrité du bien, qui abrite d’autres espèces en danger comme la gazelle d’Arabie ou l’outarde houbara », ont expliqué les experts.

La vallée de l’Elbe a été maintenue in extremis sur la Liste, et ce à condition que l’Allemagne trouve d’ici à quatre mois un projet alternatif à la construction prévue à Dresde d’un pont qui dénaturerait le site. La Liste du patrimoine mondial compte aujourd’hui 851 sites culturels ou naturels.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°263 du 6 juillet 2007, avec le titre suivant : Les petits nouveaux de l’Unesco

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