PARIS
Rénovée et repensée, la crypte archéologique du parvis de Notre-Dame, a rouvert ses portes au public qui y gagne une visite plus fluide et explicite.
PARIS - Pour achever à temps les travaux et rouvrir au public le 13 décembre dernier, les équipes de la crypte archéologique du parvis de Notre-Dame ont dû mettre les bouchées doubles. Au programme de ce chantier initié sept mois plus tôt : le nettoyage et la consolidation des vestiges découverts à partir des années 1960 sous le parvis de Notre-Dame de Paris (dans le cadre de la construction d’un parking) ainsi que la réfection de l’écrin érigé in situ en 1980 pour les protéger. Il s’agissait alors de la première crypte archéologique inaugurée en France. Trente ans plus tard, le parcours était, sans surprise, devenu obsolète. Les travaux – dont le montant total a légèrement dépassé les 400 000 euros – ont offert l’occasion à l’équipe de la conservation de repenser entièrement les 400 m2 de la crypte, dont le sol est foulé chaque année par près de 180 000 visiteurs. Le défi était de parvenir à rendre lisible un site complexe où les vestiges couvrent plusieurs périodes chronologiques, imbriquées les unes dans les autres, de la création romaine de Lutèce aux transformations urbaines des XVIIIe et XIXe siècles.
Coup d’éclat sur le parcours « Nous nous sommes attachés à simplifier la lecture des lieux. Nous avons choisi de cloisonner l’espace et, avec le muséographe-programmiste Laurent Laidet, nous avons travaillé sur l’éclairage afin de focaliser chaque vestige sur une période en particulier. Le parcours est démontable et donc évolutif », précisent les conservatrices Sylvie Robin et Rose-Marie Mousseaux, commissaires de ce nouveau circuit où la lumière joue le rôle de guide et où la nouvelle scénographie permet de saisir, aisément, l’histoire du lieu. Des jalons en verre rétro éclairé et des cubes lumineux en guise de panneaux pédagogiques proposent différents niveaux de lecture. Sobres, conçues en s’appuyant sur les dernières avancées de la recherche archéologique, des projections 3D immiscent le visiteur dans les différentes périodes historiques ici évoquées. Et ce, sans détourner son attention mais, au contraire, en lui donnant les clefs pour se représenter une réalité aujourd’hui quasi disparue. Pour la période médiévale, des écrans interactifs retracent la construction de la cathédrale tandis que la reproduction de plans anciens montre l’évolution de la ville. Pour conclure, le public se trouve plongé au cœur des thermes exhumés, dont subsistent divers éléments comme cette banquette toujours visible, où des pièces de monnaies romaines ont été découvertes à l’occasion des travaux. D’autres parties de ces lieux, revalorisés avec intelligence, attendent encore d’être fouillées car la crypte n’a, semble-t-il, pas encore livré tous ses secrets.
7, parvis Notre-Dame, 75004 Paris, tél. 01 55 42 50 10, www.crypte.paris.fr, tlj sauf lundi et jours fériés, 10h-18h
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Les dessous chics de Notre-Dame
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°384 du 1 février 2013, avec le titre suivant : Les dessous chics de Notre-Dame