Archéologie

Le tombeau du Christ dévoile ses nouvelles couleurs à Jérusalem

Par LeJournaldesArts.fr (avec AFP) · lejournaldesarts.fr

Le 22 mars 2017 - 533 mots

JÉRUSALEM (ISRAËL) [22.03.17] - Après neuf mois de restauration, le tombeau où le Christ a été enterré selon la tradition est révélé mercredi, paré de ses nouvelles couleurs dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem.

Ce vaste chantier de rénovation avait débuté en mai 2016 (1) afin de consolider l'édifice, le lieu le plus saint du christianisme. Des spécialistes grecs ont démonté puis reconstruit l'édicule de marbre à l'identique. Avant les travaux, il était soutenu depuis des dizaines d'années par une structure métallique.

Les murs de l'édicule noircis par la fumée des cierges des pèlerins ont repris leur couleur jaune ocre d'origine comme pourront le constater les dignitaires religieux et les donateurs privés qui participent mercredi à la cérémonie de présentation. « Avant, le monument était tout noir. Il a repris sa véritable couleur, la couleur de l'espoir », s'est félicité la restauratrice en chef Antonia Moropoulou, interrogée par l'AFP.

Contrairement à d'autres parties de l'église qui ont été restaurées entre les années 1960 et 1990, l'édicule avait été négligé. Pratiquement toutes les parties de cet édicule ont été démantelées, nettoyées, et restaurées, y compris les colonnes et les dômes situés au dessus et à l'intérieur de l'édifice. Une fenêtre a été percée, ce qui va permettre aux pèlerins de voir la pierre nue de l'ancien caveau pour la première fois. « Les déformations subies par l'édicule sacrée ont été traitées et son intégrité structurelle est désormais assurée », explique Antonia Moropoulou.

En octobre, les travaux avaient connu un moment « historique » lorsque la plaque de marbre recouvrant la tombe a été déplacée durant trois jours dans le cadre des travaux. C'était la première fois que cette pierre tombale était ainsi soulevée depuis au moins l'année 1810, lorsque de précédents travaux de restauration avaient été entrepris à la suite d'un incendie.

Disputes
Les travaux ont été financés par les trois principales confessions chrétiennes du Saint-Sépulcre (Grecs-Orthodoxes, Franciscains, Arméniens) ainsi que par des contributeurs publics et privés. Samuel Aghoyan, le supérieur de l'église arménienne, s'est félicité que l'édicule ait désormais « l'allure d'un nouvel édifice » après cette restauration.

Selon la tradition chrétienne, le corps de Jésus a été posé dans un lit funéraire taillé dans le roc à la suite de sa crucifixion par les Romains en l'an 30 ou 33. Les chrétiens croient que le Christ a ressuscité et que des femmes venues oindre son corps trois jours après son enterrement ont affirmé qu'elles n'avaient rien trouvé.

La restauration a permis de mettre à jour des détails originaux de ce petit édifice. Certains chrétiens estiment que Jésus a été enterré dans le Jardin de la Tombe, situé en dehors de la muraille de la ville de Jérusalem. Mais selon Antonia Moropoulou, ce qui a été trouvé lors des travaux prouvent que la tombe de Jésus se trouve bien dans l'édicule.

D'autres projets sont envisagés pour renforcer les fondations de l'édicule et restaurer le sol de l'église, explique Samuel Aghoyan. Mais une telle opération nécessite un investissement de quelque 6 millions de dollars. De plus de tels travaux supposent que les Grecs-Orthodoxes, les églises arménienne et catholique, qui se partagent le contrôle du lieu, surmontent leurs disputes ayant provoqué par le passé des reports de rénovation.
 

Par Joe DYKE

 

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Le tombeau où le Christ a été enterré selon la tradition paré de ses nouvelles couleurs dans l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem - 21 mars 2017 © photo THOMAS COEX / AFP

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