Après une édition 2020 entièrement numérique, les exposants ont retrouvé avec soulagement le chemin du Carrousel du Louvre. Avec des enjeux pour les artisans d’art plus que jamais prégnants.
Paris.« C’est une édition de retrouvailles ! », se réjouit Aude Tahon. La présidente du syndicat professionnel des métiers d’art Ateliers d’art de France, qui supervise le Salon, mesure à quel point est crucial ce rendez-vous permettant aux professionnels de se retrouver et de rencontrer le public. Or, après une édition intégralement numérique en 2020, et la crise qui a durement frappé les artisans d’art, le Salon du patrimoine culturel est plus que jamais une vitrine appréciée.
Les officiels avaient fait le déplacement. Ainsi la Première dame Brigitte Macron, accompagnée d’Alain Griset, ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises, et de Stéphane Bern, chargé de la Mission Patrimoine. Mais aussi, une Marine Le Pen en campagne, qui a annoncé « travailler sur un projet très complet concernant le patrimoine [qu’elle rendra] public au cours de la campagne ». Dans les allées, le public était au rendez-vous. Pour les professionnels, l’heure est au bilan. « Cette édition est l’occasion de faire un état des lieux et d’échanger avec les acteurs institutionnels », observe la présidente du syndicat, rappelant les problématiques auxquelles sont confrontés les artisans d’art sur les chantiers, en particulier, conséquences de la crise, un coût des matières premières et du transport en forte hausse.
Si le thème de l’année, comme en 2020, est resté « Patrimoine et Territoire », l’autre maître mot de l’année est « formation ». Dans les métiers d’art, elle a fait l’objet d’une réforme controversée en 2018, ayant donné naissance au « DNMade » (diplôme national des métiers d’art et du design). « Il faut cette année alerter les pouvoirs publics sur la nécessité de formations qui respectent les métiers d’art », assène Aude Tahon, qui s’est fendue d’une lettre ouverte intitulée « Pour la pérennisation de la formation dans le secteur des métiers d’art ».
« Afin de porter ces enjeux de transmission et de formation », le syndicat accueillait sur son stand le chef-d’œuvre de trois jeunes Compagnons du tour de France, originaires d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques), soit une maquette de la charpente de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Intitulée « La Forêt », ce « chef-d’œuvre » est le morceau de réception venant marquer la fin de leur apprentissage. Réalisée à l’échelle 1/20, haute de 4,40 m, elle aura nécessité pour ces jeunes charpentiers pas moins de 3 500 heures de travail. À leur côté, Sylvain Magniat, président de la Fédération nationale des Compagnons du tour de France, en a profité pour interpeller les pouvoirs publics, soulignant qu’« il y a encore des jeunes » désirant apprendre ces métiers.
La formation aux métiers d’art était également à l’honneur à travers la présence sur le salon du « Campus Versailles », campus d’excellence dévolu au patrimoine et à l’artisanat d’art, dont la version pilote doit être inaugurée prochainement (l’ouverture complète étant prévue pour 2025). Le Centre des monuments nationaux (CMN) présentait pour sa part son « CMN Institut », organisme de formation destiné aux professionnels du patrimoine désirant renforcer leurs compétences dans l’exploitation d’un site patrimonial et la conduite de chantier au sein d’un monument historique.
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Le Salon international du patrimoine culturel, porte-voix des métiers d’art
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°577 du 12 novembre 2021, avec le titre suivant : Le Salon international du patrimoine culturel, porte-voix des métiers d’art