Le Musée des beaux-arts d’Orléans s’enrichit d’un somptueux portrait au pastel incarnant à lui seul l’esprit des Lumières avec son traitement
alerte et la personnalité éclairée de son modèle.
Desfriches
Fils de négociant, Aignan Thomas Desfriches (1715-1800), avant de fonder la raffinerie de sucre qui fera sa fortune, tente une carrière d’artiste à Paris. Pendant ses années d’apprentissage dans les ateliers de Bertin puis de Natoire, il se lie d’amitié avec de nombreux artistes, dont Perronneau qu’il fera venir à Orléans pour réaliser son portrait en 1751. À cette date, Desfrisches ne pratique plus le dessin qu’en amateur, mais, en revanche, s’adonne passionnément à la collection.
Le carton à dessin qu’il tient fait référence à cette double activité. À Orléans, le « roi du sucre » saupoudre de ses deniers la vie artistique locale en créant d’abord l’école de dessin, puis le Musée des beaux-arts en 1797. En raison de cet héritage, la Ville d’Orléans, associée au Fonds du patrimoine, ne pouvait manquer d’acquérir le portrait du fondateur.
Perronneau
À la différence de Maurice Quentin de La Tour, son rival connu pour ses portraits de la cour et de l’aristocratie, Perronneau portraiture la bourgeoisie active des villes, ce dont témoigne le portrait de Desfriches, qui reste l’une de ses plus belles réussites. Ne voulant pas s’attacher au service d’un prince, il sillonne l’Europe, se rendant en Hollande, en Allemagne et en Pologne où l’on admire ses pastels qui incarnent le goût français et l’esprit des Lumières.
Pastels
Le portrait de Desfriches par Perronneau rejoint le fonds de pastels du musée orléanais, le plus riche de France après celui du Louvre.
Il rehausse une collection de référence qui compte parmi ses pépites L’Autoportrait aux besicles de Chardin et Le Portrait de Mme Restout par Quentin de La Tour.
1751
La date, près de la signature, correspond au premier séjour du pastelliste à Orléans. Invité par Aignan Thomas Desfriches, il réalise le portrait de son hôte, de l’épouse et de la fille de ce dernier. Des trois pastels jusque-là conservés par la descendance du commanditaire, seul le portrait de monsieur était convoité par le musée, les deux autres étant de moindre qualité.
412 500 €
Sous l’impulsion de sa nouvelle conservatrice, Olivia Voisin [lire p.32], le Musée des beaux-arts d’Orléans enchaîne les préemptions. Aux huit tableaux et dessins acquis lors de la vente d’atelier de Boutet de Monvel en avril dernier, vient de s’ajouter un pastel de Jean-Baptiste Perronneau remporté le 8 juin pour la somme de 412 500 € (frais inclus) auprès de l’étude Eve (Hôtel Drouot, Paris).
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Le Portrait d’Aignan Thomas Desfriches
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°693 du 1 septembre 2016, avec le titre suivant : Le Portrait d’Aignan Thomas Desfriches