Ribera, Stanzione ou Giordano ont fait la gloire de l’école napolitaine de peinture, et les collections du palais de Capodimonte en offrent certainement le plus spectaculaire ensemble. Avec l’inauguration du deuxième étage du musée, elles peuvent enfin se déployer avec toute l’ampleur requise.
NAPLES - L’inauguration des nouvelles salles du deuxième étage du Musée de Capodimonte marque l’installation définitive des peintures du XIIIe au XVIIIe siècle des collections des Bourbon, et l’aboutissement d’une grande campagne de rénovation et de transformation : l’aménagement du Cabinet des dessins et des gravures ; la réouverture en septembre 1995 des salles de l’étage noble du palais avec une nouvelle présentation des collections Farnèse et Borgia, et le réagencement du somptueux appartement ; l’ouverture au public, depuis 1996, d’une section consacrée à certains aspects de l’art contemporain. Avec les salles du deuxième étage, l’auditorium (qui sera agrandi par la suite), et les espaces destinés aux services annexes et aux activités didactiques, le musée devrait enfin retrouver sa pleine fonctionnalité.
Ce bel ensemble a pour origine un ancien projet de Joachim Murat, qui voulait constituer une “Galerie des peintres napolitains” représentative de l’évolution de l’école locale. Un discours ambitieux, destiné à l’exaltation des gloires nationales, qui visait à la création d’une sorte de Panthéon, de temple de la mémoire, conçu à l’origine pour le couvent de San Domenico Maggiore. La plupart des tableaux saisis lors de la suppression des monastères ont été exposés au début du XIXe siècle dans des salles du Musée royal des Bourbon. Mais un choix difficile s’imposait parmi une telle quantité d’œuvres, voire de chefs-d’œuvre. Sous la Restauration, le projet n’avance pas et se limite à la définition de quelques salles.
La collection s’accroît à la fin du XIXe avec le legs d’Avalos. Le transfert au Musée de Capodimonte au cours de notre siècle, pour des raisons de conservation, de certains chefs-d’œuvre de provenance ecclésiastique – les polyptyques de Simone Martini pour San Lorenzo Maggiore et de Colantonio pour San Pietro Martire, les peintures de Titien et du Caravage pour San Domenico Maggiore –, ainsi que les nouvelles acquisitions ont encore enrichi la collection. Trois cents œuvres ont trouvé place dans les nouvelles salles, où se succèdent les plus grands artistes ayant œuvré à Naples, du Gothique à la Renaissance, du Maniérisme au Naturalisme, du Baroque au Rococo. Si la peinture est la plus largement représentée, quelques œuvres significatives illustrent la sculpture. On arrive ensuite au Siècle d’or de la peinture napolitaine, le XVIIe siècle, quand après les séjours du Caravage, fleurissent les talents : de Caracciolo, Stanzione à Mattia Preti et Luca Giordano. Enfin, le parcours s’achève sur le XVIIIe, avec Francesco Solimena, De Mura, Traversi, Sanmartino et Bardellino.
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Le Panthéon des peintres napolitains
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°80 du 2 avril 1999, avec le titre suivant : Le Panthéon des peintres napolitains