États-Unis - Musée

Los Angeles

Le Lacma entre l’espoir et l’incertitude

Des projets et des espoirs, mais toujours pas de directeur et de trop rares mécènes

Par David d'Arcy · Le Journal des Arts

Le 1 octobre 1994 - 525 mots

Le comté a réduit les subventions accordées, et le mécénat ne fournit que 2 % des fonds du LACMA. Le conseil d’administration, après trois années difficiles, espère, grâce à de nouveaux espaces, trouver un nouveau public et de généreux mécènes. La toute première étape devrait être de nommer un directeur pour redonner vie au musée et trouver les fonds nécessaires à sa gestion.

LOS ANGELES - Parcourir les galeries du Los Angeles County Museum of Art (LACMA), est une expérience rare : on ne voit que des gardiens, pas ou peu de visiteurs dans les excellentes galeries d’art islamique et de sculpture asiatique. Un désastre pour le plus grand musée de la deuxième ville des États-Unis.

La récession économique, à partir de 1992, s’est accompagnée d’émeutes, d’incendies, et d’un accroissement significatif de l’immigration. Michael Shapiro, nommé directeur en 1992, était chargé d’ouvrir l’institution aux nombreux groupes ethniques. Il n’a jamais réussi ce pari, mais il a démoralisé son équipe de conservateurs, dont presque un tiers a quitté le Lacma. Le comté de Los Angeles, principal bailleur de fonds depuis la fondation du musée a, de plus, réduit les subventions accordées. Shapiro a démissionné en août 1993,(cf. JdA, n° 3).

Au début de 1994, les négociations avec le comté ont amené la signature d’un contrat emphytéotique de 99 ans, prévoyant le versement annuel de quelque quatorze millions de dollars (77 millions de francs environ), correspondant à la moitié du budget annuel de l’établissement, réajustable en fonction du coût de la vie. Le musée a également acquis un terrain adjacent, et les administrateurs espèrent y installer un musée automobile, une exposition des découvertes récentes faites sur le site préhistorique du Rancho La Brea, et enfin un musée des miniatures.

Toutefois, selon un conservateur, Los Angeles "n’est pas une ville d’amateurs de musée" et l’on n’attend pas merveille de ces innovations. Il faut aussi trouver un directeur ; le président du conseil d’administration, Robert Maguire assure que cela sera fait au début de 1995.

Le budget du Lacma
Le Lacma est soutenu par une combinaison de fonds publics et privés. Dans les villes comme New York, Philadelphie ou Cleveland, de riches bienfaiteurs ont établi des dotations largement suffisantes. À Los Angeles, le mécénat ne fournit que 2 % des fonds du LACMA. De plus, une récente étude a révélé que les mécènes de cette institution sont les moins généreux du pays.

La tâche paraît ardue ; David Geffen, l’un des hommes les plus riches d’Hollywood, s’est retiré du conseil pour devenir membre de celui du Museum of Modern Art de New York. Son départ pourrait signifier qu’il s’est rendu compte de l’insignifiance des collections permanentes du Lacma. Joe Price, pétrolier millionnaire de l’Oklahoma, qui a aidé le Lacma à construire ses galeries d’art japonais, accuse le musée de ne pas mettre en valeur sa collection personnelle.

Il a donc retiré la plupart de ses objets, et fondé sa propre institution, pour y développer ses théories "révolutionnaires" sur l’appréciation des œuvres d’art. La plupart des collections privées importantes n’ont pas été confiées au Lacma, mais sont allées à d’autres institutions comme le Getty Museum ou le Norton Simon Museum.

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Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°7 du 1 octobre 1994, avec le titre suivant : Le LACMA entre l’espoir et l’incertitude

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