Le laborieux déménagement du Musée Albert-André à Bagnols

La construction d’un édifice dédié aux collections du Musée Albert-André, dans la commune de Bagnols-sur-Cèze (Gard), peine à se concrétiser. Le comité de pilotage s’est montré réticent fin octobre dernier face à l’ambitieux projet de 14 millions d’euros, pourtant validé par le ministère de la Culture il y a trois ans. Les coûts de construction sont pris en charge par l’Agglomération du Gard rhodanien, la Région, le Département et l’État, mais c’est le financement des frais de fonctionnement qui pose problème selon ObjectifGard.

Le président de l’agglomération, Jean-Christian Rey, a calculé qu’un budget annuel de 1,5 million d’euros (10 % de l’investissement initial) serait nécessaire. Ce montant est principalement payé par la mairie de Bagnols qui, d’après le maire de la commune Jean-Yves Chapelet, « continuera à porter le fonctionnement du moment qu’il est raisonnable ». Et raisonnable, le million et demi ne l’est pas selon lui.

Les élus locaux ont suggéré un éventuel déménagement des services de la mairie pour céder les locaux au musée, solution qui permettrait de diminuer les coûts. Labellisé Musée de France, le Musée Albert-André est soumis à l’approbation du ministère de la Culture, qui avait écarté cette hypothèse dès l’origine, l’ayant jugée trop coûteuse. 

Le musée avait été renommé « Albert-André » en 1990, pour rendre hommage à l’implication du peintre Albert André (1869-1954) dans la vie du musée municipal. Devenu conservateur en 1917, il en avait fait le premier musée d’art contemporain de l’époque en région, avec l’aide de ses amis George Besson, Auguste Renoir et autres peintres, galeristes et collectionneurs. 

Situé au second étage de l’hôtel de ville de Bagnols, le musée est exigu, peu accessible et peu sécurisé – des œuvres avaient été détruites en 1924 dans un incendie. Un nouvel écrin pour valoriser et protéger les collections d’art impressionniste, postimpressionniste et moderne. De nombreuses œuvres de Matisse, Van Dongen, Marquet, Renoir et autres maîtres dorment dans les réserves du musée depuis des décennies. 

Les Amis d’Albert André craignent désormais l’abandon d’un projet qui stagne depuis des années, mais Jean-Christian Rey reste optimiste. Selon lui, « le projet se fera, d’une manière ou d’une autre ». Le prochain comité technique aura lieu le 6 janvier prochain.