Le déménagement du Musée des beaux-arts de Vannes prend du retard

Le projet de déménagement du Musée des beaux-arts de Vannes est retardé. Installé à La Cohue depuis plus de quarante ans, le musée devait s’installer dans le château de l’Hermine avant la fin 2025, après rénovation de l’édifice et construction d’une extension dans la cour. Les découvertes faites lors des fouilles archéologiques préventives repoussent toutefois le lancement du chantier et impliquent de repenser l’édification du futur musée. Le permis de construire est espéré au cours de l’année, ce qui permettrait de commencer les travaux en 2025.

L’actuel château de l’Hermine est un hôtel particulier de la fin du XVIIIe siècle construit à l’emplacement du château fort médiéval du même nom, bâti sur demande du duc Jean IV de Bretagne à partir des années 1380. En 2021, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a mené un diagnostic archéologique révélant l’existence de vestiges de l’édifice médiéval.

Des fouilles archéologiques prescrites par la Drac Bretagne et financées par la Ville de Vannes ont alors été menées en 2023, mettant à jour un logis ducal plus grand que prévu avec sa façade ornementée, différentes pièces et plusieurs escaliers. Les premières recherches, effectuées entre février et avril, ont porté sur les caves et la cour de l’hôtel – couvrant une surface de plus de 2 300 m² – tandis qu’une seconde phase, menée durant l’automne, a permis de faire de nouvelles découvertes. Les chercheurs ont notamment trouvé des traces de l’existence d’un moulin intégré à la structure du château, ainsi que de nombreux objets du quotidien comme de la vaisselle en terre cuite, des ustensiles de cuisine mais aussi quelques bijoux et monnaies.

Fabien Le Guernevé, adjoint au maire chargé de la culture, s’est exprimé sur ces découvertes lors d’une assemblée générale des Amis de Vannes au mois de mars, assurant que « la scénographie du musée inclura une interprétation de ce qu’était le site du château de l’Hermine avec les découvertes architecturales qui y seront faites ». Il confirme que les vestiges ne pourront pas être visibles à travers un sol vitré puisqu’ils se trouvent au niveau d’une nappe phréatique qui nécessite que le musée soit étanche. En revanche, une maquette numérique et une maquette tactile pour les malvoyants mettront en lumière ces découvertes.

Le cabinet d’architecture Nieto Sobejano, en charge du projet, a également repensé la construction du futur musée au cours de ces derniers mois, de sorte qu’elle n’endommage pas les vestiges mis à jour. Des pieux de construction seront notamment utilisés pour la conception de l’extension dans la cour, qui accueillera une partie des collections permanentes, une salle d’exposition temporaire, un auditorium, un espace pédagogique, une salle de documentation et des locaux administratifs.

Le coût du chantier s’en trouve également impacté. « On était parti sur 17,5 millions d’euros mais de toute évidence, ce budget sera dépassé. La Ville n’ira toutefois pas au-delà du raisonnable » a précisé Fabien Le Guernevé à Ouest France.

Le Musée des beaux-arts de Vannes présente des collections essentiellement postérieures au XIXe. Il expose de nombreuses peintures d’artistes bretons des XIXe et XXe siècles, comme Charles Cottet (1863-1925), Flavien Peslin (1847-1905) et Jean Frélaut (1879-1954), ainsi qu’une grande partie de l’œuvre de Geneviève Asse (1923-2021), donnée à la Ville en 2013. La pièce maîtresse du musée est le célèbre tableau Le Christ sur la croix d’Eugène Delacroix, une de ses rares compositions religieuses peinte en 1835.