Conforté par de bons chiffres de fréquentation, le Centre des monuments nationaux intègre la villa E-1027.
France. Le Centre des monuments nationaux (CMN) affiche bonne mine en cette nouvelle année 2018. Les chiffres de fréquentation de 2017 ont renoué avec la santé d’avant les attentats de Paris et Nice en 2015 et 2016 : 9,5 millions de visiteurs ont poussé la porte d’un monument en 2017 contre 8,5 en 2016. En 2017, les visiteurs étrangers, notamment asiatiques, ont repris en nombre le chemin des lieux hautement touristiques : l’Arc de Triomphe et le Mont-Saint-Michel, les deux sites les plus forts du réseau, ont enregistré une augmentation de 19 % et de 6 % du nombre de visiteurs et la Sainte-Chapelle, troisième sur le podium, dépasse à nouveau la barre du million d’entrées. Une bonne nouvelle pour l’opérateur qui doit autofinancer largement son fonctionnement (à hauteur de 80 %) et applique un principe de redistribution de ses ressources pour entretenir et ouvrir au public une centaine de monuments de l’État.
Le CMN a également annoncé qu’il accueillait un nouveau site dans son giron. En 2015 et 2016, l’intégration de la villa Kérylos, à Beaulieu-sur-Mer (1), et de la chapelle des Moines de Berzé-la-Ville (deux édifices en Saône-et-Loire) dans le réseau géré par le CMN avait déjà signalé le volontarisme accru de l’opérateur et la confiance qui lui est accordée par des propriétaires aussi divers que l’Institut de France ou l’Académie de Mâcon. Rebelote aujourd’hui avec le site baptisé « Cap moderne » surplombant le Cap-Martin (Alpes-Maritimes) qui comporte la villa E-1027, édifiée entre 1926 et 1929 par la designer irlandaise Eileen Gray, mais aussi un cabanon, un restaurant et des unités de camping marqués par l’empreinte architecturale ou décorative de Le Corbusier.
Propriété du Conservatoire du littoral, un établissement public chargé d’acquérir des terrains en bord de mer pour les préserver de l’urbanisation, le site était géré depuis 2014 par l’association Cap moderne. Cette dernière, qui a ouvert l’ensemble des lieux aux visites guidées (lire le JdA no 438, 19 juin 2015) a décidé de passer le relais. « Le président de Cap moderne s’est tourné vers nous car, se sentant décliner, il ne souhaitait pas renouveler sa convention, qui expire en 2020, unissant l’association et le Conservatoire du littoral », explique Philippe Bélaval, président du CMN. « Une manière d’assurer l’avenir », indique Michael Likierman, président de Cap moderne.
À partir d’avril, le site qui a attiré 8 500 visiteurs en 2017 va entrer dans une période de cogestion. Si le CMN va prendre en charge l’exploitation des lieux (visites guidées, billetterie, promotion touristique…) et leur entretien courant, l’association Cap moderne va poursuivre la difficile restauration de la villa E-1027 durant les mois de fermeture hivernale. Au cours des dernières années, de nombreux ajustements ont été réalisés sur les travaux de gros œuvre qui, entre 2007 et 2009, n’avaient pas permis de résoudre les problèmes d’infiltration causés par l’environnement salin et les points de faiblesse dans la conception de la demeure. « Selon l’impact de l’humidité sur le bâtiment, que des témoins sur les murs devraient nous permettre de jauger, nous aurons peut-être encore à intervenir », explique Michael Likierman. L’association poursuit également le remeublement de la villa – vidée de son mobilier dans les années 1990 – en faisant réaliser des répliques de meubles sur le modèle des dessins d’Eileen Gray. En espérant que tout soit achevé lorsque le CMN se retrouvera seul aux commandes du site en mars 2020.
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Le CMN étend son réseau
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°493 du 19 janvier 2018, avec le titre suivant : Le CMN étend son réseau