La Suisse et le symbolisme

Le symbolisme s’affirme fin 1880 alors que les premiers groupes artistiques s’organisent en revendiquant un art de l’idée. Le plus actif, le Groupe des XX, créé à Bruxelles en 1883, fera une large place au symbolisme et jouera un rôle capital dans son essor. Parmi ses membres, Fernand Khnopff s’impose comme l’incarnation du courant pictural par des compositions emplies de mystère et habitées de femmes inaccessibles et duelles.

Cette fin de siècle voit la naissance dans le monde germanique du phénomène sécessionniste. À Munich, des artistes s’unissent et créent la première sécession. En 1897, est fondée la Sécession viennoise, dont le maître incontesté est Gustav Klimt. Les symbolistes autrichiens et allemands marqueront fortement le courant suisse, qui prend à cette période une place centrale sur la scène internationale. Arnold Böcklin en est la figure tutélaire, pétrie de références littéraires et hantée par les thèmes empruntés aux mythes germaniques. Ferdinand Hodler traduit sa méditation philosophique par des lignes sinueuses. Quant à Carlos Schwabe, sensible et lyrique, il livre avec La Vague une des œuvres les plus fortes du symbolisme. En France, les artistes les plus représentatifs sont Gustave Moreau, Puvis de Chavannes et Odilon Redon.

Ces artistes majeurs, suisses et européens, sont réunis au Musée des beaux-arts de Berne dans le cadre de l’exposition « Mythes et Mystères », à travers deux cents œuvres organisées en quinze sections thématiques qui explorent autant de motifs et thèmes clés du symbolisme. Tout un programme.