Né dans la campagne normande en 1881, Fernand Léger est profondément inspiré par l’esthétique de la ville dès son arrivée à Paris en 1900.
Venu pour y suivre une formation d’architecte, il est fasciné par l’animation des rues, par le contraste des formes et des couleurs qui définissent le nouvel espace de l’homme moderne. Le rapport de Léger à l’architecture est celui du lien avec la ville, sa modernité. Tout au long de sa carrière, il aspirera à une collaboration avec ses amis architectes avec qui il pourra mettre en œuvre la synthèse des arts, où peinture, sculpture et architecture peuvent se fondre en une œuvre totale.
L’exposition « Léger, le cercle » du Musée de Saint-Lô met en lumière les relations étroites de l’artiste avec les plus grands constructeurs de son temps, tels Mallet-Stevens, René Herbst, Jean Prouvé, Le Corbusier, Oscar Niemeyer. Le lieu et l’enjeu de la collaboration entre architectes et peintres sont sans conteste le mur et la manière d’introduire la couleur dans l’espace bâti. Léger et Le Corbusier exploitent la force des couleurs pour insuffler vie à l’architecture. Ils réaliseront des fresques pour la maison de l’architecte Jean Badovici à Vézelay. Le premier couvrira les murs de la cour de motifs géométriques éclatants de couleurs, tandis que le second peindra dans le salon une œuvre figurative. La collaboration entre Léger et l’architecte Paul Nelson sur la construction de l’hôpital mémorial franco-américain de Saint-Lô est un exemple d’une relation entre l’architecture, les arts et la santé. Pour son édification, Nelson s’entoure d’ingénieurs, tel Jean Prouvé et propose à Fernand Léger de penser la coloration des façades. Mais le projet fut abandonné, et seule la mosaïque extérieure sera réalisée à partir des dessins de Léger. Nourrie d’amitiés artistiques fécondes, l’œuvre de Fernand Léger se renouvelle notamment au contact des poètes et des écrivains.
L’exposition « Léger à la lettre » du Musée d’art moderne de Granville se concentre sur ces amitiés, parmi lesquelles Cendrars, Max Jacob – avec lesquels il publie des reproductions d’œuvres dans les Méditations esthétiques d’Apollinaire –, Aragon, Reverdy, Malraux dont il illustre le premier ouvrage, et bien d’autres encore avec lesquels il travaillera à toutes sortes d’expériences esthétiques et littéraires.
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La Normandie rend hommage à Fernand Léger
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°714 du 1 juillet 2018, avec le titre suivant : La Normandie rend hommage à Fernand Léger