Le commissaire d’exposition de la verrière-hermès prend la direction du Palais de Tokyo, un lieu réputé difficile à gérer.
1971 Guillaume Désanges naît à Caucriauville (Seine-Maritime), une banlieue populaire du Havre. Il en garde le souvenir de projets participatifs à visée sociale organisés par des artistes comme le metteur en scène Armand Gatti, dont il a évoqué le travail dans l’exposition « Contre-vents. Solidarités ouvrières, étudiantes et paysannes dans l’ouest de la France, une généalogie », au Grand Café, le centre d’art de Saint-Nazaire, en 2019 en collaboration avec François Piron. Après des études en école de commerce (à Toulouse), il effectue son service militaire en coopération puis intègre un service du ministère des Affaires étrangères.
2001 Il découvre le monde de l’art à travers ses visites d’exposition dans des galeries et institutions comme l’iconoclaste et théâtrale « Posséder et détruire » au Louvre (commissariat Régis Michel). Sa capacité à « savoir organiser, lire des budgets et remplir des dossiers » le fait rentrer comme coordinateur aux Laboratoires d’Aubervilliers (2001-2007). Il y rencontre l’artiste Thomas Hirschhorn et participe au programme de l’événement « 24 heures Foucault » (commissariat Nicolas Bourriaud, Palais de Tokyo, 2004). Cette même année, il réalise sa première exposition, « Pick-Up », qui se déroule « comme un spectacle », dans le noir, et écrit « Une histoire de la performance en vingt minutes », une conférence d’un format innovant qui lui vaut une certaine notoriété.
2006 Malgré cet enchaînement prometteur, son activité de commissaire stagne et Guillaume Désanges décide de fonder sa propre structure, Work Method, en 2006, offrant un service de commissariat d’exposition clés en main, de la conception à la production. En 2009, Xavier Franceschi, le directeur du Plateau-Frac Ile-de-France, l’invite comme commissaire pour une durée de deux ans. Il conçoit à cette occasion le cycle « Érudition concrète » et gagne en visibilité. En 2011, il met en scène une décennie de création des élèves de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris en plaçant l’exposition (« Soudain, déjà ») au centre d’une revue de presse (sous la forme d’une frise chronologique) des événements survenus dans le monde entre 2001 et 2011.
2013 Repéré par la Fondation d’entreprise Hermès, il prend en charge la programmation de la Verrière, à Bruxelles, tournée vers la valorisation des savoir-faire. Sa première exposition, « Les gestes de la pensée », affirme un virage radical vers l’art contemporain, tout en envisageant l’œuvre de Duchamp dans sa relation à la matière. « Je ne fais un projet que si j’ai une idée, et à l’époque je n’avais jamais de plan B », assure-t-il. Cette démarche radicale lui réussit : en octobre 2021, il a été nommé codirecteur artistique du Salon de Montrouge, en binôme avec Coline Davenne.
2022 Candidat à la présidence du Palais de Tokyo, il en devient, sur proposition de la ministre de la Culture, le nouveau visage. Sa motivation pour un poste difficile – l’établissement est trop grand, sa gestion trop lourde – a sans doute fait la différence. « J’ai toujours souhaité intégrer une institution et je pense que je n’aurai pas moins de liberté au Palais de Tokyo qu’en tant que free lance », estime-t-il. Pour y faire quoi ? Guillaume Désanges reste assez discret sur le sujet, de même que sur celui du financement – le centre d’art doit financer près des deux tiers de son budget à partir de ses ressources propres.
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Guillaume Désanges, président du Palais de Tokyo
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°581 du 21 janvier 2022, avec le titre suivant : Guillaume Désanges, président du palais de tokyo : Le commissaire d’exposition de la verrière-hermès prend la direction du Palais de Tokyo, un lieu réputé difficile à gérer