Des manœuvres politiques semblent bien être à l’origine de la destitution de Gloria Moure, directrice de l’un des plus grands musées espagnols, et des problèmes que connaît actuellement Miquel Molins, directeur du Musée d’art contemporain de Barcelone.
MADRID (de notre correspondante) - Gloria Moure a été destituée le 2 février de son poste de directrice du Centro Galego de Arte Contemporáneo (CGAC) à Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle s’était forgé une solide réputation, et le CGAC, qui a ouvert ses portes en 1993, est considéré comme l’un des centres les plus prometteurs en matière d’innovation au niveau international. Des artistes tels que Felix Gonzalez-Torres, James Turrell et Thomas Schütte ont déjà pu y exposer leurs œuvres.
Cependant, sa politique directoriale n’a pas reçu l’assentiment du gouvernement régional de Galice, contrôlé par le Partido Popular, parti de droite au pouvoir en Espagne. Le directeur du département régional de la Culture estime que Gloria Moure menait une politique trop individualiste et que le musée était dirigé non pas comme une institution publique, mais comme une entreprise privée. Par ailleurs, l’administration considère qu’elle n’a pas donné à l’art galicien la place qui aurait dû être la sienne. Une manifestation de soutien, menée par des artistes et des étudiants, a eu lieu devant le musée, mais la police l’a violemment refoulée.
Parallèlement, Miquel Molins, directeur du Museo de Arte Contemporáneo de Barcelone (Macba), doit lutter pour garder sa place.
La collection plutôt éclectique du musée reflète bien la gestion complexe de l’établissement. Les œuvres sont prêtées à la fois par la municipalité socialiste, la Région – coalition de droite –, et une fondation créée par de riches hommes d’affaires locaux. Ces trois entités apportent également les fonds du musée. Face aux attaques toujours plus virulentes des critiques et des galeristes catalans, Miquel Molins a tenu un débat public en décembre, où il a revendiqué le droit à davantage d’autonomie et s’est déclaré victime de pressions de la part des instances dirigeantes.
Pour l’instant, il occupe toujours ses fonctions, mais il devient évident que le Macba, qui n’a pas su tenir le cap depuis son inauguration retentissante en 1995, a besoin d’être entièrement réorganisé.
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Guerre des clans en Espagne
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°56 du 13 mars 1998, avec le titre suivant : Guerre des clans en Espagne