Vanves exhume son passé antique et médiéval lors de fouilles préventives.
VANVES - Dans le cadre du chantier de construction d’un immeuble résidentiel, à Vanves (Hauts-de-Seine), rues Gaudray et de l’Église, l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a mis au jour d’importants vestiges gallo-romains et médiévaux. Démarrées en août 2005, les opérations, dirigées par Xavier Peixoto, sont en passe de s’achever. En 1999 déjà, des thermes monumentaux gallo-romains avaient été découverts sur la parcelle limitrophe à ce site, mais seule une partie de l’édifice avait été dégagée, laissant planer le doute quant au plan général et aux dimensions des bains antiques. Les archéologues avaient également déterré un four de potier remontant au Ve siècle. Aujourd’hui, c’est une vaste galerie périphérique, datant probablement du début du IIe siècle, qui a été exhumée. Reliée aux thermes, cette galerie encadre un espace qui pourrait être la cour d’une habitation – l’hypothèse d’une place publique a finalement été écartée. Au IVe siècle, de nouveaux bâtis viennent s’y greffer.
Cette nouvelle opération archéologique devrait permettre d’identifier la nature même de l’occupation antique de Vanves. S’agit-il d’une villa aristocratique, d’une agglomération secondaire (vicus) ou d’un sanctuaire suburbain de Lutèce ? Les archéologues devraient se prononcer dans l’année. Pour les périodes postérieures, les fouilles apportent aussi de nouvelles données et prouvent que l’occupation de Vanves perdure après l’abandon des thermes dans le courant du IVe siècle : à la fin de l’Antiquité, un ensemble d’habitats modestes s’implantent sur les lieux. Durant les périodes mérovingienne et carolingienne, le site est animé par des activités artisanales, comme en attestent les quatre fours de potiers du haut Moyen Âge (VIIe-IXe s.) mis au jour. Ces derniers ont livré de nombreux fragments de céramiques confirmant l’hypothèse d’un important centre de production de poteries. Jusqu’à récemment, Vanves faisaient remonter ses origines à la fin du Xe siècle, s’appuyant notamment sur la charte du roi Robert le Pieux, qui évoque quelques arpents de vigne à Venva. Aujourd’hui, les « archives du sol » révèlent des origines bien plus anciennes, d’un millénaire au moins…
- Durée des fouilles : 5 mois - Surface : 400 m2 - Nombre d’archéologues : 10
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Aux portes de Lutèce
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°231 du 17 février 2006, avec le titre suivant : Aux portes de Lutèce