PARIS - Comme tous les ans depuis quinze ans, le patrimoine s’apprête à tenir salon dans les salles cryptiques du Carrousel du Louvre, à Paris.
Restaurateurs, architectes, associations, institutionnels et autres acteurs du patrimoine y exhiberont à nouveau leur savoir-faire du 5 au 8 novembre. A priori, rien n’aura changé pour cette nouvelle édition d’un salon devenu l’un des rendez-vous incontournables des professionnels du secteur, qui comptabilise quelque 250 exposants et une moyenne de 20 000 visiteurs par an. Cela malgré un essoufflement tangible et un déficit croissant en termes d’image. L’absence de renouvellement des stands, au fil des ans, a notamment rendu l’événement moins attractif pour le grand public, pourtant acquis à la cause du patrimoine, alors que certains professionnels, lors de la dernière édition, n’ont pas caché leur déception de ne pas y remplir leurs carnets de commandes.
Racheté en avril 2008 par Ateliers d’art de France, puissant syndicat professionnel des métiers d’art, le salon devrait toutefois entamer prochainement une mutation. Si, pour l’heure, seuls quelques « aménagements » ont été prévus, Serge Nicole, président d’Ateliers d’art de France, ne cache pas son ambition de moderniser le salon et de renforcer son image internationale. Un bilan précis sera donc établi à l’issue de cette édition afin de peaufiner une stratégie de relance. Ateliers d’art de France dispose en effet d’un atout maître : l’expérience du salon Maison&Objet, créé en 1949 par le syndicat pour offrir un outil de communication à ses membres, et devenu aujourd’hui le salon leader du secteur de la décoration et des métiers de l’ameublement. Un succès qui a par ailleurs permis au groupement professionnel, qui ne fédère pourtant que 2 800 membres, de se constituer un véritable trésor de guerre qui lui permet d’exercer un lobbying efficace en faveur du secteur des métiers d’art. Ce savoir-faire sera donc désormais mis au service du patrimoine. « Ce milieu économique concerne directement nos membres » explique Serge Nicole pour justifier cette acquisition. Et de poursuivre : « Il faut voir dans cette acquisition le geste politique d’un groupe professionnel qui se sent responsable d’un événement qui ne doit pas être confié à un simple organisateur de salon. Le Salon du patrimoine est un bien public collectif et un outil essentiel pour ce secteur économique. » Pour l’heure, la priorité est donc au maintien de la manifestation, sur laquelle se porte « une forte projection d’affect ». Des changements significatifs pourraient néanmoins être envisagés rapidement. Nouvelle localisation du salon et sélection plus stricte des exposants feront probablement partie du menu de l’édition 2010. Avec, peut-être, en ligne de mire, une implantation prestigieuse sous la verrière du Grand Palais, vitrine à elle seule du savoir-faire patrimonial hexagonal.
SALON DU PATRIMOINE CULTUREL, du 5 au 8 novembre, Carrousel du Louvre, 99, rue de Rivoli 75001 Paris, www.patrimoineculturel.com
. Thème de l’édition 2009 : « Le patrimoine cultuel ».
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Anniversaire avant inventaire
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°312 du 30 octobre 2009, avec le titre suivant : Anniversaire avant inventaire