Derrière ce sympathique (au mieux) intitulé, Aurélie Filippetti souhaite « faire entrer le ministère de la Culture de plain-pied dans l’ère numérique ». On ne peut que lui donner raison. Le numérique a bouleversé les usages et l’économie de la musique, des films de cinéma, de la presse et cette révolution n’en est qu’à ses débuts. On ne peut pas en dire autant des musées. Certes les enjeux ne sont pas les mêmes. Alors que le téléchargement d’un film peut se substituer à l’achat d’un DVD ou à l’entrée dans une salle de cinéma, la visite dans un musée, la confrontation directe avec une œuvre est sans concurrence numérique. Mais force est de constater, comme le dossier du Journal des Arts le montre bien, que malgré les avancées technologiques et l’audience importante des sites internet ou des réseaux sociaux, le numérique n’a pas (encore ?) ajouté de nouveaux services vraiment révolutionnaires à l’expérience de la visite à défaut de s’y substituer. À l’exception du Centre Pompidou qui s’aventure sur des chemins hasardeux, les sites internet des musées ne sont encore que de pratiques calendriers. « Les réseaux sociaux ? On sait qu’on doit y aller, mais on ne sait pas pourquoi », me disait récemment un community manager. Les livres pour tablettes ne décollent pas, tandis que malgré de belles initiatives ici et là, aucun dispositif numérique d’aide à la visite n’a changé en profondeur l’expérience de la visite. Enfin, les outils de médiation dans les salles restent encore trop complexes à utiliser ou à faible valeur ajoutée. Il y a plusieurs explications à cela. La principale tient au coût de ces nouveaux outils corrélé à leur valeur d’usage encore faiblement perçue par des directeurs de musées, avant tout préoccupés par la bonne marche de leur établissement et la préparation de leur prochaine exposition. Pour que l’écosystème de la création se mette en mode vertueux, il faudrait que les musées dégagent suffisamment de fonds propres pour financer la recherche dans ce domaine ou qu’un Géo Trouvetou de la « Silicon Valois » développe une application géniale.
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Silicon Valois
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°406 du 31 janvier 2014, avec le titre suivant : Silicon Valois