Réformes : la Culture aussi

Editorial - La France est depuis longtemps considérée comme le mauvais élève de l’Europe vu l’ampleur de son déficit public. L’heure est donc aux économies. Dans cette optique, Nicolas Sarkozy devait dévoiler le 12 décembre les premières mesures pour réformer l’État. Parmi les ministères concernés, outre la Défense, la Culture figure en première ligne. Depuis quelques semaines, les débats sont animés sous les lambris de la Rue de Valois, mais aussi dans les différentes directions et délégations qui en dépendent, et trahissent une certaine appréhension. La révision générale des politiques publiques (RGPP) devrait en effet largement modifier le visage actuel du ministère. Jusqu’au bout, chacun a essayé de conserver son pré carré et de savoir à quelle sauce il serait mangé. Concrètement, l’une des hypothèses envisagées serait de constituer trois pôles majeurs en fusionnant les directions actuelles respectivement attachées aux patrimoines, aux créations et aux économies et industries culturelles. Dans le premier pôle, la direction des Musées de France viendrait rejoindre la direction de l’Architecture et du Patrimoine. Dans le deuxième, la délégation aux Arts plastiques (DAP) perdrait son autonomie pour intégrer une grande direction traitant aussi bien du théâtre, de la danse que de la musique...
Une autre piste serait de transformer les directions actuelles en agences. La DAP pourrait alors se rapprocher du Centre national des arts plastiques, établissement public qui a pour mission « de soutenir et promouvoir la création contemporaine » dans le champ des arts visuels. Dans le domaine des musées, la Réunion des musées nationaux a fait récemment l’objet d’un audit et réfléchit à son évolution, qui devrait être effective au printemps prochain.
Bref, une révolution en profondeur s’annonce pour la Culture. En espérant qu’elle soit aussi bénéfique pour la création et le patrimoine que pour les comptes publics.