Quelle politique culturelle en régions ?

Au lendemain des élections régionales, un résultat au moins satisfait l’ensemble des partis politiques : celui de l’abstention, qui, avec 34,27 %, constitue un bon chiffre à mettre en parallèle avec les 31,5 % de 1992.
Pour autant, ce réveil des électeurs est loin de n’avoir fait que des heureux, et en premier lieu le ministre de la Culture et de la Communication de Jean-Pierre Raffarin, dont la liste a été battue en Lorraine. Jean-Jacques Aillagon espérait faire de ces élections un tremplin pour sa carrière politique et qu’elles lui permettent de prendre position pour briguer la mairie de Metz. Malgré quelques coups de pouce comme la création dans la préfecture de la Moselle d’une antenne du Centre Pompidou, les divisions à droite en Lorraine et la vague rose qui a emporté la quasi-totalité des régions ne lui ont pas été favorables.
Depuis deux ans, comme l’ensemble du gouvernement Raffarin, le ministre de la Culture a œuvré pour un certain nombre de transferts de compétences culturelles vers les Régions : Inventaire général du patrimoine culturel et la recherche afférente, expérimentation sur quatre ans de la gestion des crédits d’entretien et de restauration des monuments classés et inscrits n’appartenant pas à l’État… À terme, c’est également un ensemble de monuments historiques qui pourraient être transférés aux Régions. Dans le domaine de la création contemporaine, les nouveaux conseils régionaux devront aussi accompagner les Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) de deuxième génération, à l’exemple du nouvel espace du FRAC Poitou-Charentes à Angoulême, ou de ceux des FRAC Picardie, Bretagne, Centre ou Provence-Alpes-Côte d’Azur. Aussi, quelle politique culturelle la gauche mènera-t-elle en région ? Son programme avait pu paraître un peu succinct sur ce point lors de la campagne électorale. Elle a pourtant aujourd’hui en main les outils pour mener une véritable politique culturelle qui dépasse les seules frontières régionales.