« On n’est jamais aussi bien servi que par soi-même. » Cette maxime, les Anglo-Saxons l’ont mise à profit depuis longtemps en faisant la promotion de leurs artistes.
À New York, le Whitney Museum of American Art réserve la totalité de ses espaces aux artistes américains ou vivant aux États-Unis, et leur consacre même tous les deux ans une biennale. En Grande-Bretagne, depuis l’ouverture en 2000 de la Tate Modern à Londres, l’ancienne Tate Gallery a été rebaptisée « Tate Britain ». Elle est devenue la tête de pont de la promotion de l’art britannique. En France, l’idée de la création d’une telle institution consacrée uniquement à la scène française est loin de faire l’unanimité. Envisagée un temps lors de la réflexion sur le projet du Palais de Tokyo, à Paris, cette option avait été écartée au nom d’une conception universaliste de l’art. Depuis leur création, par exemple, les Fonds régionaux d’art contemporain (FRAC) achètent des œuvres avec une optique foncièrement patrimoniale sans forcément se soucier de la nationalité de leur auteur. Cette option fait certainement de notre pays l’un des plus ouverts au monde sur toutes les formes de création. Mais ce parti pris peut aussi passer, en fin de compte, pour un aveu de faiblesse de l’art en France.
Sans remettre en question les institutions qui existent déjà, peut-être serait-il néanmoins temps de réunir en un seul lieu un ensemble représentatif d’œuvres issues de la scène française. Le coût d’un tel projet serait loin d’être exorbitant puisque la sélection des pièces pourrait s’effectuer dans les collections publiques existantes, en particulier dans celles des FRAC et du Fonds national d’art contemporain (FNAC). Loin de représenter un repli identitaire ou nationaliste, ce lieu permettrait avant tout de donner de la visibilité à la scène française, qui souffre plus que jamais d’un total dispersement. Parce que la défense de nos artistes commence d’abord sur notre propre territoire.
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Pour un Whitney français
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°222 du 7 octobre 2005, avec le titre suivant : Pour un Whitney français