Il ressemble à une soucoupe volante qui se serait posée sur un terrain vague derrière la gare de Metz. Et il est effectivement comme un ovni dans le ciel muséal français : structure décentralisée d’une grande institution parisienne dont il porte le nom, il est un simple lieu d’exposition, mais dispose de l’une des collections d’art moderne et contemporain les plus importantes au monde. Sept ans après avoir été lancé, le Centre Pompidou-Metz ouvrira ses portes au public le 12 mai.
Lancé par Jean-Jacques Aillagon, alors président du Centre Pompidou à Paris, ce projet a mûri au moment où Beaubourg était partiellement fermé pour rénovation, entre 1997 et le tout début de l’année 2000. Durant cette période, les collections du Centre furent exposées, notamment en régions, dans le cadre de grandes expositions thématiques réunies sous la sémantique « hors les murs ». L’opération fut un succès et le patron de Beaubourg chercha une manière de poursuivre ce lien avec la province : l’idée d’une antenne en région germa ainsi, avant d’être reprise par Aillagon, ministre de la Culture dans un gouvernement qui voulait relancer la décentralisation. Le Louvre saisit alors la balle au bond, même si son projet à Lens (Pas-de-Calais) a pris beaucoup de retard.
Depuis la Révolution, l’État a déployé les collections nationales sur l’ensemble du territoire par l’intermédiaire de dépôts dans les musées de province. Au lieu de poursuivre et d’amplifier cette politique de collaboration, le Centre Pompidou-Metz et le Louvre-Lens jouent une autre carte, celle de leur image de marque, pour offrir un type de programmation inédit en province. Fruits de l’évolution récente de la pensée culturelle dans notre pays, qui privilégie les grands établissements, ces projets, aussi séduisants soient-ils,
ne doivent pas occulter le travail fondamental mené dans les musées des petites et grandes
villes, qui constituent un maillage indispensable pour la recherche en histoire de l’art et l’accueil des publics.
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Ovni culturel
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°324 du 30 avril 2010, avec le titre suivant : Ovni culturel