La culture du résultat progresse encore trop lentement en France. La Cour des comptes en fait encore une fois le constat dans son rapport sur le réseau culturel français à l’étranger (lire aussi page4). Si les magistrats de la Rue Cambon parviennent à identifier les différents budgets publics qui financent l’action culturelle extérieure pour un total de 1,3milliard d’euros (à comparer au budget de 2,5milliards d’euros du ministère de la Culture), ils sont dans l’incapacité d’en évaluer l’efficience.
«Les outils de suivi et d’analyse n’existent pas, ou sont développés de façon trop artisanale dans les postes, lesquels, pour la plupart ne sont pas encore suffisamment intéressés par la mesure de l’impact de leurs actions», écrivent-ils. Pourtant, depuis 2001, les lois de finances assortissent chaque programme budgétaire d’objectifs et d’indicateurs identiques d’une année sur l’autre pour mesurer les évolutions. Le programme185 «Diplomatie culturelle et d’influence» comporte ainsi six indicateurs, du nombre de bacheliers étrangers poursuivant leurs études en France au taux d’autofinancement des actions. Les trois programmes de la Mission culture de la Rue de Valois en comptent, eux, 28. Qui s’intéressent à ces indicateurs? Peu de monde en vérité.
Dans les ministères, on fait bien attention à ne jamais en parler, histoire de ne pas avoir à s’expliquer; quant aux analystes et observateurs, ils sont souvent dépassés par la complexité des chiffres. Alors si déjà les grands indicateurs nationaux ne font pas l’objet de débats, difficile d’infuser la culture du résultat dans les couches inférieures de l’action publique. Il est vrai que la «vision comptable» a mauvaise presse, et que l’on préfère porter le débat sur le terrain idéologique des grands principes, plus facile et manichéen. C’est fort dommage, car les chiffres, eux, sont désintéressés, permettant un débat plus élaboré à partir de leur interprétation.
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Mesurer l’action publique
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°400 du 1 novembre 2013, avec le titre suivant : Mesurer l’action publique