Tout porte à croire qu’il y aura un peu moins d’argent pour la culture en France dans les deux à trois prochaines années. Du côté des finances publiques, il ne faut pas compter sur une augmentation des recettes puisque le gouvernement a non seulement décrété la décrue fiscale, mais il veut en plus réaliser 50 milliards d’économie. Côté privé, l’Admical reconnaît que le mécénat d’entreprise est aujourd’hui plus difficile. On peut le regretter, et manifester pour que seuls la santé, l’éducation, le logement social, la compétitivité des entreprises payent l’adaptation de notre modèle à la mondialisation, comme on peut affronter la réalité et rechercher des pistes pour faire plus de culture avec moins d’argent public. D’autant que la situation de départ est relativement prospère par rapport à nos voisins européens. Des pistes il y en a de très nombreuses. En voici quelques-unes. Faire des économies sur les expositions temporaires en favorisant les coproductions, ouvrir plus largement l’externalisation (moins coûteuse) de l’accueil et de la surveillance, et reconvertir une partie des fonctionnaires en médiateurs, ce qui permettrait d’augmenter le nombre de scolaires dans des musées la plupart du temps vides en semaine. Favoriser la location d’œuvres à l’étranger, vendre notre savoir-faire muséal. Recentrer le ministère de la Culture sur des missions de conseil stratégique et supprimer les postes bureaucratiques, publier la feuille de route des patrons des opérateurs et exiger un suivi annuel public de leurs objectifs afin de questionner le bien-fondé des projets. Lever le tabou de l’inaliénabilité des collections des Frac (pas des musées) et permettre la vente de certaines œuvres, afin, comme aux États-Unis, d’acheter d’autres œuvres. Promouvoir véritablement les artistes français en France et à l’étranger afin d’augmenter leur poids sur le marché de l’art international, etc. Forte de sa reconduction Rue de Valois, la ministre serait bien inspirée d’organiser un « Forum de Chaillot-bis » sur le thème « Faire plus avec moins d’argent public ».
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L’heure de vérité
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°411 du 11 avril 2014, avec le titre suivant : L’heure de vérité