Alors que le Louvre va célébrer avec éclat l’ouverture de son département des Arts de l’Islam, les regards vont inévitablement se tourner vers l’Institut du monde arabe (IMA), qui fête cet automne son 25e anniversaire.
Le contraste n’en sera que plus manifeste entre un Louvre rayonnant et un IMA à la peine malgré des efforts méritoires ces dernières années. Mais il est injuste de comparer les deux institutions. D’abord le péAlors que le Louvre va célébrer avec éclat l’ouverture de son département des Arts de l’Islam, les regards vont inévitablement se tourner vers l’Institut du monde arabe (IMA), qui fête cet automne son 25e anniversaire. Le contraste n’en sera que plus manifeste entre un Louvre rayonnant et un IMA à la peine malgré des efforts méritoires ces dernières années. Mais il est injuste de comparer les deux institutions. D’abord le périmètre des deux collections n’est pas tout à fait le même. Alors que le 8e département du Louvre conserve et expose des objets d’art de l’Islam en provenance de toutes les régions musulmanes du monde, y compris l’Asie, l’IMA ne s’intéresse qu’au monde arabe, de l’Antiquité grecque à nos jours.
Tout est compliqué à l’IMA et il faut évaluer ses actions à cette aune. Si la gouvernance du Louvre repose sur un président exécutif fort et à l’autorité établie, celle de l’IMA, une fondation de droit français, est répartie sur plusieurs strates. La même organisation, disons « tout orientale », règne dans les services. Il faut composer avec toutes les nationalités des États fondateurs, qui sont au nombre de vingt et un, auxquels s’ajoute la Ligue arabe. Plus handicapant encore, les finances de l’IMA sont chroniquement déficitaires en raison des défauts de paiement des États arabes. L’Institut ne peut compter que sur les 12 millions que lui verse la France (dix fois moins que le Louvre) et doit trouver autant par ses propres moyens. L’émir du Qatar, qui rénove à grands frais l’hôtel Lambert sis à 200 mètres de l’IMA, serait bien inspiré de prélever une partie de ce qu’il verse au PSG pour aider ce centre culturel dont on voit bien l’utilité dans le contexte international actuel. Reste le choix de son futur président après le départ forcé et heureux, prévu en novembre, de Renaud Muselier. Depuis Edgard Pisani nommé par François Mitterrand jusqu’à Dominique Baudis ou Yves Guéna, chaque président est un proche du pouvoir. Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, saura-t-il s’affranchir de cette pratique politicienne et nommer un diplomate gestionnaire ?
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Le Louvre et l’IMA
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°375 du 21 septembre 2012, avec le titre suivant : Le Louvre et l’IMA