Depuis la loi fondatrice de 1913, l’État ne cesse d’étendre le domaine patrimonial et de renforcer les dispositions législatives pour assurer sa protection. Sites urbains, naturels ou paysagers, savoir-faire, objets et mobiliers, et bien sûr édifices, sont toujours plus nombreux à être classés ou inscrits, au point que certains parlent d’une inflation patrimoniale. La ministre de la Culture (lire page 3) souhaite renforcer la protection des constructions du XXe siècle en réactivant le label « Patrimoine du XXe siècle ». Sans créer les mêmes contraintes que pour les monuments historiques, cette qualification va augmenter les obligations budgétaires de l’État, qui ne parvient déjà pas à financer l’entretien des 44 000 immeubles protégés. Or il est fort probable qu’après avoir baissé de 13 % en 2013, le budget du patrimoine monumental diminue encore en 2014.
Paradoxalement, la ministre s’est fermé une possibilité d’économies en annonçant pour le Musée national Picasso (dont la réouverture est encore une fois retardée) l’internalisation des personnels d’accueil et de surveillance, ce qui ne va pas arranger les affaires des grands musées et monuments qui misaient sur l’externalisation pour gérer les départs en retraite non remplacés. Aurélie Filippetti aimerait bien mettre son nom sur une grande loi du patrimoine, comme Malraux en 1962, avant son éventuel départ du ministère à la suite des municipales. Mais pour que cette loi en préparation fasse date, il aurait fallu qu’elle invente de nouveaux mécanismes de financement capables de répondre à la demande de restauration des sites. C’est plus facile à dire qu’à faire, mais c’est une priorité. Il y a par ailleurs un grand absent dans les annonces du ministre : l’enrichissement des collections publiques, dont les crédits d’État ont été divisés par deux entre 2012 et 2013. Et pourtant, le bilan 2012 est en ce domaine plus que satisfaisant, notamment en raison des donations. Il y a peut-être là une piste à creuser pour le patrimoine bâti.
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Le financement du patrimoine
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°397 du 20 septembre 2013, avec le titre suivant : Le financement du patrimoine