C’est une conjonction d’événements qui ne se produit que tous les dix ans. La Documenta de Kassel et la Biennale de Venise auront lieu toutes deux en 2007. Et si l’on ajoute la Biennale de Lyon, cette nouvelle année devrait permettre d’identifier les grandes tendances de l’art en train de se faire. Aussi, la célébration du trentième anniversaire du Centre Pompidou, également en 2007, met-elle singulièrement en lumière la faible contribution de Beaubourg dans cette fonction d’observateur engagé de l’art contemporain que remplissent si bien Kassel et Venise.
Une anémie d’autant moins admissible que le Centre est l’une des plus grandes réussites de la politique culturelle française. Par sa notoriété, son nombre de visiteurs, l’étendue de ses collections, Beaubourg est le premier musée d’art moderne et contemporain dans le monde, à égalité avec le MoMA de New York. Or tous les directeurs de musée interrogés par Le Journal des Arts du 17 novembre relèvent que la mise en valeur du moderne et du contemporain historique a pris le pas sur la présentation de l’art actuel.
Les raisons sont connues. Le manque de place est la plus évidente. Les 15 000 m2 dévolus aux collections permanentes ne suffisent plus à accueillir trente ans supplémentaires de création mondiale frénétique. Et les 5 000 m2 réservés aux expositions temporaires sont insuffisants, notamment en regard d’installations de plus en plus consommatrices d’espace. Il faudra bien alors poser la délicate question du déplacement de la bibliothèque (10 000 m2), un lieu de travail certes commode pour les étudiants, mais dont la synergie avec le Centre est pour le moins discutable.
L’autre raison relève d’un domaine encore plus sensible : la bureaucratisation des effectifs. Avec près de mille trois cent cinquante employés, le Centre est devenu une grosse machine trop souvent tournée sur elle-même. La paix sociale au prix de la diminution de la programmation.
Dès lors, les projets d’antenne à Metz et Shanghai ne font que retarder les nécessaires décisions à prendre sur la place de l’art d’aujourd’hui à Beaubourg.
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L'art d'aujourd'hui au Centre Pompidou
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°587 du 1 janvier 2007, avec le titre suivant : L'art d'aujourd'hui au Centre Pompidou