Fric ! En France, le 28 septembre, les professionnels de la culture ont exprimé leur profond soulagement à l’écoute de la présentation du budget de la Culture et de la Communication par
le ministre Frédéric Mitterrand. Le budget 2012 enregistre en effet une hausse globale
de 0,9 %, pour atteindre les 7,4 milliards d’euros. Voilà qui rassure un secteur inquiet de savoir
un peu partout ailleurs les budgets amputés : « La Culture en Europe à l’épreuve de la crise », titrait récemment Le Journal des Arts, qui parlait pour la France de situation « privilégiée ». Tandis que l’Italie, la Grande-Bretagne, l’Espagne, les Pays-Bas et même l’Allemagne – certains Länder ont diminué leur budget de 15 % – sont soumis à la diète culturelle, le ministère français plastronne, parlant même sur son site Internet d’un budget 2012 « sanctuarisé ». À tel point que le ministre s’est offert le luxe d’annoncer le même jour l’achat par l’État de la tour Utrillo, dite tour Médicis, située aux confins de Montfermeil et de Clichy-sous-Bois, pour y accueillir, à terme, des résidences d’artistes…
FIAC… La cour Carrée du Louvre en travaux, la Foire internationale d’art contemporain doit
cette année se recentrer sur le Grand Palais. Résultat : une sélection encore plus sévère pour les galeries, notamment françaises, qui seront tout de même présentes au nombre de 168, contre 194 en 2010. La casse a été limitée grâce à l’ouverture aux exposants de nouveaux espaces rénovés au Grand Palais et à la cure d’amaigrissement imposée aux plus grands stands, qui passent de 90 à 80 m2… Mais l’effort n’est pas suffisant et les déceptions restent nombreuses. Alors les refusés s’organisent, se replient sur les foires dissidentes ou programment de belles expositions en leur sein durant la semaine de l’art contemporain à Paris. Treize d’entre elles ont même eu l’idée d’organiser une exposition collégiale du 18 au 23 octobre au 85-87, rue du Faubourg-Saint-Martin. Autant d’initiatives qu’il faut saluer, car elles concourent au dynamisme de l’art actuel et de celle qui redevient à force d’actions sa capitale : Paris.
Flop ? « C’est moi qui invite, perso ! » Vendredi 23 septembre à 17 h 35, Frédéric Mitterrand
est l’hôte des quatre candidats de l’émission Un dîner presque parfait sur M6. Peu avant la diffusion
du programme à l’occasion de la Fête de la gastronomie, les couloirs de la Rue de Valois, émincés par la Révision générale des politiques publiques (RGPP), sont portés à ébullition : le tajine de poulet
ou la mousse au chocolat ont-ils leur place à la table des dossiers de l’hôtel de la Marine, de la colère des personnels du Centre des monuments nationaux (CMN) ou des réserves du Louvre à Cergy parties dans les limbes de la République ? L’initiative du ministre fait un four… Et pourtant, entre deux « je suis très potage » et « j’adore le pot-au-feu », M. Mitterrand réussit à servir à près de 1,6 million de spectateurs un peu du Mobilier national, de la Manufacture de Sèvres et, à l’apéritif, de Pierre Alechinsky, un « artiste des années 1950 » – l’intéressé appréciera – auteur, en 1985, d’un salon qui porte son nom et que l’on peut admirer au cours de la visite virtuelle du ministère de la Culture (www.visite.culture.gouv.fr). Certes, la culture n’est pas de la confiture, ni même du tajine de poulet. Mais on peut se féliciter de l’avoir vue, une fois n’est pas coutume, étalée à la télé…
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Fric ! FIAC... Flop ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°640 du 1 novembre 2011, avec le titre suivant : Fric ! FIAC... Flop ?