Le président de la République le martèle régulièrement : « les caisses sont vides ». Dans ce contexte, le ministère de la Culture doit faire de plus en plus preuve d’audace et d’inventivité pour trouver les moyens de sa politique. Mais l’idée de vendre les œuvres des musées pourrait faire long feu tant le rapport extrêmement argumenté de Jacques Rigaud bat en brèche les espoirs suscités à Bercy par le rapport de Maurice Lévy et Jean-Pierre Jouyet sur l’économie de l’immatériel. Les musées devront certainement aller chercher ailleurs.
Lors de ses vœux à la presse le 21 janvier, Christine Albanel a dévoilé son sésame pour financer la rénovation des monuments historiques : une nouvelle taxe sur les nuits d’hôtels de luxe. Malheureusement pour elle, le Premier ministre a accueilli très froidement cette annonce, la balayant implicitement le lendemain en assurant aux sénateurs centristes qu’il s’opposerait à la création de tout nouvel impôt. Le patrimoine devra donc trouver d’autres sources de financement.
Le Grand Palais semble, lui, avoir trouver la solution : faire appel tout bonnement à l’emprunt. Il s’apprête à financer ainsi à hauteur de 30 millions d’euros sur 40 une nouvelle série de travaux. Cette solution miracle n’est malheureusement pas transposable. Les activités commerciales du Grand Palais lui ont permis de dégager en 2007 un bénéfice de 3 millions d’euros, qui lui a ouvert les bras des banquiers. Nos châteaux et cathédrales sont loin de pouvoir en dire autant.
Restent les mécènes, toujours plus courtisés, plus indispensables que jamais. Il faudra néanmoins se méfier de leurs revirements. Le Los Angeles County Museum of Art vient d’en faire les frais avec la collection d’Eli Broad qui lui était promise et qu’il ne donnera finalement pas à l’institution. Pire, dans un contexte économique fragile, le mécénat est souvent le premier touché. Quelles seront, par exemple, en 2008 les actions de la Société Générale dans le domaine des arts ? Une difficulté de plus pour la ministre.
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Finances pudiques
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°274 du 1 février 2008, avec le titre suivant : Finances pudiques