Trump. Outre-Atlantique les démocrates semblent KO face à l’avalanche Trump.
Parmi les dizaines de décrets que le 47e président a signé le jour de son investiture, deux touchent la culture. Il s’est empressé de rétablir le texte que Joe Biden avait annulé sur une « belle architecture » pour les bâtiments fédéraux, comprendre le néoclassicisme et a mis fin à tous les programmes de « Diversité, équité, inclusion » qualifiés de woke. La National Gallery of Art de Washington est la première institution culturelle fédérale à avoir obtempéré. Les étudiants si prompts à manifester dans les campus pour Gaza restent dans leurs classes. Les artistes ne se risquent plus à critiquer Trump. Les « libéraux » sont tétanisés car impuissants. Trump peut dire des énormités, menacer de s’emparer du Groenland ou du canal de Panama, se retirer des organisations non gouvernementales (l’Unesco prochain sur la liste après l’OMS ?), les discours sensés, en réponse, sont inaudibles pour une partie maintenant majoritaire des Américains.
Trump (comme Poutine et Xi Jinping) ne comprend que les rapports de force. Comment la « vieille » Europe peut-elle alors affirmer ses valeurs humanistes alors que comme le disait Hubert Védrine en 2020 : « [Les Européens] sont des herbivores géopolitiques, dans un monde de carnivores géopolitiques. Bientôt nous serons des végans et nous allons finir comme des proies. » Un changement radical de position et de discours s’impose et la culture peut y aider. François Bayrou est sorti du bois sur LCI, le 27 janvier :« Les apports étrangers sont positifs pour un peuple, à condition qu’ils ne dépassent pas une proportion. Mais dès l’instant que vous avez le sentiment d’une submersion, de ne plus reconnaître votre pays, les modes de vie ou la culture, dès cet instant-là vous avez rejet. »
Concrètement, le monde culturel doit valoriser les créateurs qui ont des racines en France, en être fier autant que de son patrimoine. « Si la culture veut rassembler, comme l’affirmait Rachida Dati lors des vœux aux acteurs culturels, il faut [aussi] qu’elle arrête de cliver elle-même, de tenir à distance certaines formes de cuture. » La ministre ne dit pas quelles sont ces formes, mais on devine que ce sont les cultures populaires et identitaires. Il convient également de ne pas faire des études de genre ou postcoloniales l’alpha et l’oméga des expositions et des recherches en histoire de l’art. C’est à ce prix que « les végans ne finiront pas comme des proies ».
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Comment répondre aux populistes ?
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°648 du 31 janvier 2025, avec le titre suivant : Comment répondre aux populistes ?