Alors que la polémique va bon train sur le prêt à Atlanta de quelques-uns des chefs-d’œuvre des collections du Louvre, le musée parisien a présenté le 4 avril l’ensemble de ses projets en direction des États-Unis. Une manière d’englober le partenariat avec le High Museum of Art d’Atlanta dans une politique générale construite à partir d’événements d’importance très inégales, allant d’un cycle de conférences conçu avec Toni Morrison à la production d’une installation vidéo de Mike Kelley. Une manière aussi pour Henri Loyrette, président-directeur du Musée du Louvre, de ne pas laisser l’attention se focaliser sur le seul projet géorgien et sur les questions qu’il pose. De toute façon, sa décision est prise, et le modèle d’Atlanta pourrait même être décliné dans d’autres villes américaines. En réalité, l’opération de communication du président-directeur, pourtant organisée à Paris, ne semblait pas s’adresser à nos compatriotes. Après avoir très largement bénéficié de l’apport des sociétés privées en France, le Louvre se tourne clairement aujourd’hui vers les États-Unis pour séduire de nouveaux mécènes. L’institution a besoin d’argent pour financer la rénovation de ses espaces, comme les salles de mobilier XVIIIe siècle français du département des Objets d’art, un chantier que l’État a déjà annoncé ne pas souhaiter prendre en charge. Dans ce contexte, le musée accueillera en guise d’opération « séduction », du 14 juin au 18 septembre, l’exposition « Les artistes américains et le Louvre ». Une première, et pour cause, puisque la scène artistique outre-Atlantique a longtemps été un désert, avant son éveil à la fin du XIXe siècle. Une grande partie de l’exposition sera d’ailleurs, consacrée à « l’académie d’art américain non officielle, 1860-1940 », soit une période théoriquement traitée par le Musée d’Orsay (1848-1914) et le Centre Pompidou ! Henri Loyrette déplorait que seules trois œuvres américaines soient présentes dans les collections du Louvre. On comprend mieux pourquoi.
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C’est l’Amérique !
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°235 du 14 avril 2006, avec le titre suivant : C’est l’Amérique !