Pendant longtemps, les foires d’art ont suffi à elles-mêmes comme à leur clientèle. Avec le temps et la montée en puissance du marché de l’art contemporain, elles ont agrégé autour d’elles une multitude d’événements, notamment commerciaux, qui prennent cette année une dimension spectaculaire à Bâle.
En 1992, en marge de la foire Art Cologne, de jeunes galeries s’étaient regroupées pour créer « Unfair », une foire « off » qui fut très vite intégrée au salon allemand. À Bâle, il a fallu attendre 1996 pour assister à la création de la première manifestation parallèle, « Liste ». Cette dernière, réservée aux galeries de moins de 5 ans d’âge et exposant des artistes de moins de 40 ans, a dès le départ reçu l’imprimatur d’Art Basel. Elle fête cette année ses 10 ans et fait dorénavant partie des événements incontournables de la semaine bâloise.
Cet équilibre pourrait bien être bouleversé par l’arrivée de nouvelles foires « off ». Dès l’an dernier avait été lancé le VOLTAshow, une initiative américano-germanique. Cette année, deux manifestations arrivent à Bâle, l’une consacrée au design et l’autre, de façon plus surprenante, aux galeries latino. Toutes deux sont issues du contexte de Miami. De façon assez inattendue, nous assistons aujourd’hui en Suisse à un retour de boomerang consécutif à la création de Art Basel Miami Beach. Alors que cette dernière avait besoin d’autres événements pour focaliser l’attention du milieu de l’art sur Miami en décembre, il n’est pas sûr que le salon bâlois ait vraiment intérêt à voir se multiplier le « off » dans sa ville au mois de juin. La foire a déjà elle-même tendance à prendre de l’embonpoint, avec près de trois cents exposants en 2006. L’arrivée de cent cinquante autres galeries dans son voisinage risque même de tourner à l’overdose. Au final, le succès ou non de tous ces événements va constituer un véritable test : le marché sera-t-il assez fort pour absorber ces milliers d’œuvres ? Réponse à la mi-juin !
L’accès à la totalité de l’article est réservé à nos abonné(e)s
Bâle, un test pour le marché
Déjà abonné(e) ?
Se connecterPas encore abonné(e) ?
Avec notre offre sans engagement,
• Accédez à tous les contenus du site
• Soutenez une rédaction indépendante
• Recevez la newsletter quotidienne
Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans Le Journal des Arts n°239 du 9 juin 2006, avec le titre suivant : Bâle, un test pour le marché