En dépit de l’inquiétude suscitée par le 11 septembre 2001, par les baisses de fréquentation des musées qui suivirent et par les restrictions budgétaires consécutives, l’année 2002 s’achève sur de spectaculaires succès. De « La Révolution surréaliste » à « Picabia », en passant par « Les artistes de Pharaon », « Matthew Barney » (dont le succès dépasse les estimations les plus optimistes), « Matisse-Picasso » (plus de 6 000 visiteurs par jour), « Manet-Velàzquez », « Beckmann », « Modigliani » (près de 4 200 visiteurs par jour, un record compte tenu de la capacité limitée du Musée du Luxembourg), les grandes expositions programmées en 2002 par les différents musées parisiens ont fait le plein d’entrées. On peut bien sûr s’interroger sur certains de ces succès, celui-ci n’étant pas fatalement garant de la réussite intellectuelle ou esthétique, ni de la rigueur d’une démonstration. Mais on ne boudera pas le plaisir de voir et revoir, sous différentes configurations, des chefs-d’œuvre parfois dispersés ou invisibles du grand public du fait de leurs provenances.
La plupart de ces expositions présentées en 2002 à Paris, coproductions internationales entre grands musées, continueront en 2003 leur itinérance (« Matisse-Picasso » sera au MoMA, en février, « Manet-Velàzquez » au Metropolitan fin janvier, « Beckmann » à la Tate Modern en février). D’autres, que l’on n’a pu voir à Paris, continueront d’éviter la capitale, comme « Richelieu en son siècle » présentée à Montréal en 2002 qui ouvrira à Cologne au Wallraf-Richartz fin janvier. L’exposition « Gainsborough », quant à elle, passera en février 2003 de la Tate Britain à la National Gallery of Art de Washington, puis, en juin, au Museum of Fine Arts de Boston. A chaque étape, ces expositions évoluent, se modifient – parfois de façon sensible. Il faudrait pouvoir en suivre pas à pas les évolutions, parfois marquantes : à New York, par exemple, « Matisse-Picasso » s’augmentera de deux œuvres majeures, Les Demoiselles d’Avignon de Picasso et Les Baigneuses à la tortue de Matisse ce qui réorientera inévitablement le propos ; et « Manet-Velàzquez » devrait inclure, au Met de New York, davantage de toiles de peintres américains tels Whistler, Sargent… Pour des raisons évidentes de place, le bref calendrier que nous proposons plus loin (p. 8-9) ne fait pas apparaître ces expositions que L’Œil a déjà traitées, préférant indiquer les nouvelles productions, mais aussi les Biennales (Venise est au programme de l’année et aura pour thème « Rêves et conflits – La dictature du spectateur », Jean-Marc Bustamante y représentera la France), les principaux Salons et Foires internationales d’art ou d’antiquités. Des anniversaires (les vingt ans des Frac), des hommages (années de « l’Algérie », et de « la Chine en France ») seront également célébrés en 2003, en divers lieux, nous en rendront compte en temps utile.
Le clin d’œil de Jean Charles Blais, qui nous a autorisés à interpréter, en couverture, un détail de sa première œuvre numérique – l’image mouvante et déformée d’un visage dont on aperçoit ici les « yeux »... ( cf. p. 32) – nous fournit l’occasion de souhaiter à tous une année 2003 à dévorer du regard.
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2002 - 2003
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°543 du 1 janvier 2003, avec le titre suivant : 2002 - 2003