Henner, de retour

Drôle d’histoire que celle de cet hôtel particulier auquel une longue campagne de restauration a permis de revenir dans l’actualité. Tout commence en 2001, durant des travaux de routine, avec la découverte inopinée d’un sol en mosaïque daté de 1878.
   
    Comme son nom ne l’indique pas, le musée Henner fut la demeure et l’atelier d’un peintre : Guillaume Dubufe ; le sol découvert, celui de son adorable jardin d’hiver, coulé dans le béton après le rachat de l’hôtel particulier par les héritiers du peintre Henner. Pour mieux imprimer la présence de leur aïeul dans un lieu où il n’avait jamais vécu, ces derniers avaient jugé bon non seulement d’ajouter des éléments évoquant Henner, comme son buste sur la façade, mais aussi d’effacer toute trace du précédent propriétaire.
   
    Cette restauration est donc avant tout la renaissance d’un lieu célébrant les goûts éclectiques de Guillaume Dubufe, tout en exposant l’œuvre d’un autre, Jean-Jacques Henner. Un nouvel accrochage soigné, qui ne montre néanmoins qu’une petite partie de la collection, se mêle au décor intérieur d’inspiration tour à tour Renaissance, asiatique, orientale où cohabitent moucharabiehs égyptiens et murs cramoisis typiques de cette décoration fin XIXe. Au dernier étage, se succèdent, sur les murs de ce gris d’atelier qui absorbe si bien la lumière, les femmes vaporeuses au teint de porcelaine chères à Henner.
   
    Un endroit séduisant qui deviendra peut-être, avec le temps, un des nouveaux lieux de vie de la plaine Monceau.