Fabrice Hergott, conservateur

Naissance en 1961, conservation à Beaubourg en 1985, direction des Musées de Strasbourg en 2000 puis, pendant deux ans, celle du musée d’Art moderne de la Ville de Paris. Trois ricochets, voilà tout. Les mots glissent, la langue est précise, exacte, sans détour. Comme son parcours, en somme.

Certes, son budget n’est pas illimité. Certes, tout n’est pas simple. Mais Fabrice Hergott est formel : « Je vis assez peu dans le regret ». Et on le croit. Du reste, la présentation factuelle achevée, il évoque sa passion pour des artistes méjugés – Bernard Saby et Étienne-Martin – et son admiration pour certains de ses pairs – Harald Szeemann et Jean-Claude Lebensztejn.

Les mains croisées, les yeux baissés, il dit se réjouir, de son métier, de son équipe, de ce qui l’attend, comme cette exposition du MAMVP, jusqu’au 10 janvier 2010,  intitulée « Dead Line ». Y sont étudiés les rapports que la mort tisse avec la création, « mais ce ne n’est pas triste ». Les mots glissent, la langue coulisse, toujours. Poli, pudique, élégant, sans doute pressé, il ne veut pas en dire plus. Ou, plus exactement, comme le Bartleby d’Hermann Melville, il « aimerait mieux ne pas » en dire plus. Son bureau est parfaitement rangé. Des dossiers l’attendent. Et il s’en réjouit.