La Californie constitue depuis longtemps un terrain de choix pour les photographes paysagistes. Le plus célèbre demeure bien entendu Ansel Adams, dont l’association Friends of Photography réunit encore, des années après la disparition de son fondateur, de nombreux artistes travaillant à la chambre grand format. Il y a plus d’un siècle, pourtant, le parc du Yosemite offrait déjà ses sublimes panoramas au regard d’un autre photographe – Carleton Watkins, établi depuis 1850 à San Francisco, à deux bonnes journées de cheval de ces contreforts des Rocheuses. Les chercheurs d’or, arrivés un an plus tôt, se sont déjà répandus par milliers dans les montagnes. Watkins ignore la fièvre qui les pousse. De ces pics et de ces falaises émergeant de grandes forêts de sapins et de séquoias, il ne veut voir que la beauté primitive, la trace d’un Eden disparu mais dont le retour est toujours possible. Et tandis que sur le versant oriental du Yosemite les pioches et les pelles des chercheurs d’or 49’ers bouleversent les tendres collines boisées autour de la ville-champignon de Bodie, Watkins explore à dos de mulet l’intouchable splendeur qui va séduire tant de ses successeurs, Ansel Adams en tête. Ses tirages de grand format, il les expose dans sa propre galerie de San Francisco, après les avoir publiés dans un somptueux album Yosemite Valley. Livre et exposition ont sans doute largement contribué à faire de cette région l’un des tous premiers parcs nationaux, protégé de l’avidité des chercheurs d’or, noir ou jaune.
NEW YORK, Metropolitan Museum, 5 octobre-9 janvier.
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La Californie de Carleton Watkins
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Abonnez-vous dès 1 €Cet article a été publié dans L'ŒIL n°510 du 1 octobre 1999, avec le titre suivant : La Californie de Carleton Watkins